- AFP
- parue le
Le prix plancher du carbone que la France compte instaurer dès 2017 dans le secteur de la production électrique ne concernera finalement que les centrales à charbon, a déclaré lundi la ministre de l'Environnement et de l'Energie, Ségolène Royal.
Mme Royal s'exprimait à l'occasion de la remise d'un rapport sur le prix du CO2, à la suite d'une mission confiée en avril au président d'Engie Gérard Mestrallet, à l'économiste Alain Grandjean, et à l'ancien ministre Pascal Canfin, expert du climat et directeur du WWF France. Ces derniers préconisent de pénaliser en France les centrales à charbon, moyen de production le plus émetteur en gaz à effet de serre, estimant qu'appliquer un prix plancher du carbone à tout le secteur électrique ferait peser un risque sur la sécurité d'approvisionnement du pays.
"Concernant le prix plancher du carbone sur le secteur électrique français, annoncé par le président de la République lors de la conférence environnementale, je retiens la proposition du rapport de le concentrer sur les centrales à charbon", a indiqué Ségolène Royal, lors d'une conférence de presse, en présence des auteurs du rapport.
François Hollande avait annoncé en avril l'instauration unilatérale, par la France, d'un prix plancher pour la tonne de carbone dans le secteur de la production électrique, un mécanisme qui serait revenu à surtaxer le courant produit par les centrales fossiles, charbon et aussi gaz. Selon le rapport, cette surtaxe pourrait prendre la forme soit d'une norme technique d'émissions de gaz à effet de serre appliquée aux centrales électriques, soit d'une taxe "différenciée" dont le niveau dépendrait du rendement de chaque centrale à charbon.
Dans cette seconde option, l'idée serait d'"intégrer un niveau de prix du carbone équivalent à 30 euros par tonne de CO2", précise le document, dans la fourchette qu'avait envisagée le gouvernement. La façon dont cette mesure sera mise en place "n'est pas encore choisie", a toutefois expliqué Mme Royal, indiquant que le gouvernement travaillait encore à la finalisation des "modalités techniques" en vue de son insertion dans le prochain projet de loi de finances à l'automne.
La France compte actuellement 13 centrales à gaz et 4 centrales à charbon. Deux sont exploitées par EDF et deux autres par l'allemand Uniper (ex-EON).