Le pétrole stagne, les opérateurs prudents faute de certitudes

  • AFP
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Les cours du pétrole ont terminé proche de l'équilibre jeudi, sur un marché prudent, incertain des intentions de l'Opep mais aussi de la santé de la demande, sur fond d'économie américaine qui ralentit.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a emmagasiné 0,03%, pour clôturer à 85,11 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en août, s'est lui effrité de 0,04%, à 82,82 dollars.

Les cours ont oscillé autour de l'équilibre durant toute la séance, sans conviction.

Parmi les quelques facteurs de soutien, la diminution des stocks de brut aux Etats-Unis, rapportée la veille par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). Ces réserves sont tombées à leur plus bas niveau depuis cinq mois.

Mais ce chiffre a été contrebalancé par le décrochage des volumes d'essence livrés au marché américain (-6,5% sur une semaine), la semaine dernière.

Jeudi, l'or noir s'est appuyé sur la hausse plus forte que prévu des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis. Le stock des inscrits n'avait plus été aussi important depuis novembre 2021.

Cette donnée "incite à être attentif aux signaux d'une détéroriation plus marquée du marché de l'emploi, qui aurait des conséquences sur la politique monétaire", a commenté, dans une note, Rubeela Farooqi, de High Frequency Economics.

Le fléchissement du marché du travail augmente, du point de vue des investisseurs, la probabilité de prochaines baisses de taux de la Fed, qui serait de nature à raffermir la demande de pétrole.

"Ce n'est pas parce que la Fed réduit son taux d'un quart de point que les gens vont prendre leur voiture et se mettre à rouler", tempère Bill O'Grady, de Confluence Investment.

Pour l'analyste, les baisses de taux ne seraient utiles qu'en ce qu'elles pourraient "limiter la montée du chômage" et bénéficier indirectement à l'or noir. "Mais en général, il faut des changements brutaux pour modifier la demande."

Bill O'Grady explique l'évolution récente des cours, prisonniers d'une fourchette resserrée depuis plusieurs semaines, par le manque de visibilité quant à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

En l'état, le cartel et ses alliés de l'accord Opep+ prévoient de revenir progressivement, à partir d'octobre, sur les 2,2 millions de barils par jour de coupes décidées unilatéralement par certains membres de l'alliance.

Aucun changement n'est attendu lors de la réunion du groupement le 1er août, selon des sources anonymes mentionnées par l'agence Bloomberg.

Les opérateurs "s'inquiètent de voir un membre important augmenter sa production pour profiter des prix actuels" et n'osent pas parier trop lourdement à la hausse, selon Bill O'Grady.

A l'inverse, "il est difficile de jouer vraiment à la baisse, parce que le marché reste relativement tendu", pointe l'analyste. "Donc, on est coincé."

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