Le pétrole s'incline face aux perspectives d'une augmentation de la production en octobre

  • AFP
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Les cours du pétrole reculaient vendredi, sur des informations de presse selon lesquelles l'Opep+ pourrait persister dans son plan d'effacer progressivement certaines coupes de production à partir d'octobre, malgré les perturbations de l'approvisionnement libyen.

Vers 14H20 GMT (16H20 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait 1,30% à 78,90 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, baissait de 2,45%, à 74,05 dollars.

Stables en début de séance, les cours se sont brusquement inclinés dans la perspective que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés réunis dans l'Opep+ procède à une augmentation de la production de pétrole planifiée à partir d'octobre, ce qu'assurent six sources du groupe de producteurs jointes par l'agence Reuters, dans un article publié vendredi.

Début juin, l'Opep+ (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, ndlr) avait annoncé la réintroduction réintroduire progressive d'environ 2,5 millions de barils par jour à partir du mois d'octobre.

Le marché évalue en outre "trois facteurs moteurs de hausse" des prix: la poursuite du conflit à Gaza, la baisse des stocks américains - durant la semaine achevée le 23 août, ces réserves ont reflué de 800.000 barils -, et la diminution de la production en Libye en raison des "querelles politiques", synthétise John Evans, de PVM Energy.

En début de séance, les cours étaient quelque peu soutenus par "un contexte de nouvelles tensions en Libye menaçant les exportations pétrolières du pays", relèvent les analystes d'Energi Danmark.

Le gouverneur de la Banque centrale de Libye (BCL), Seddiq el-Kebir, a assuré, dans une interview au Financial Times, avoir fui son pays avec d'autres employés pour "protéger (leurs) vies", face à de possibles attaques de groupes armés.

En Libye, le gouvernement de Benghazi (Est), non reconnu par la communauté internationale, a interrompu lundi la production et les exportations de pétrole, en riposte à l'éviction par les autorités rivales de l'Ouest du gouverneur de la BCL, institution vitale qui gère la manne pétrolière et le budget de l'Etat.

En conséquence, la Compagnie nationale de pétrole (NOC) a indiqué jeudi que les volumes quotidiens étaient passés de 1,28 million de barils le 20 juillet à 591.000 mercredi, soit une baisse de plus de moitié.

"Pourtant, le marché anticipe le court-termisme dans ces problèmes", tempère John Evans, de PVM Energy.

Il estime que "le marché trouvera une solution de contournement", habitué qu'il est aux interruptions de production de la part des factions en Libye. Le pays souffre d'ailleurs du "manque de pétrodollars" et pourrait ne pas "jouer à ce jeu bien longtemps", pense l'analyste.

En outre, la "saison des conducteurs" estivale touche à sa fin aux Etats-Unis, et l'augmentation des besoins en "fioul de chauffage ne peut pas prendre le relais de la demande" en essence alors que les prix élevés restreignent la consommation.

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