- AFP
- parue le
Les cours du pétrole se sont encore repliés vendredi, ne trouvant aucun soutien dans les annonces de l'alliance Opep+ pour ménager le marché, tandis que les spéculateurs se positionnent à la baisse.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a lâché 1,35%, à 71,12 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en janvier a lui cédé 1,61%, à 67,20 dollars.
Les opérateurs ont fait fi de la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+, annoncée jeudi, de repousser d'un trimestre, jusqu'à début avril, l'accélération de leur production.
"Un report ne sera pas suffisant", a réagi, dans une note, Daniel Ghali, de TD Securities.
"Le fait qu'ils ne parviennent pas à relever leur production alors qu'on est en période de forte demande dans l'hémisphère nord" avec l'arrivée de l'hiver "en dit long sur les difficultés qu'ils ont à équilibrer le marché", observe John Kilduff, d'Again Capital.
Vendredi, le pétrole est sorti, pour la première fois, à la baisse, du couloir dans lequel il évoluait depuis mi-novembre.
Les opérateurs spéculatifs "vendent du Brent en réponse à des signaux (techniques) détériorés", a relevé Daniel Ghali, qui s'attend à l'affirmation de ce mouvement dans les jours à venir.
"Le marché aurait besoin d'une surprise venue de Chine pour empêcher les prix de chuter", prévient l'analyste.
Autre indicateur d'un climat pessimiste, les cours n'ont pas non plus profité, vendredi, de la publication de chiffres d'emploi américains de bonne tenue, qui témoignent d'une économie encore vaillante, même si elle décélère.
Ils n'ont pas non plus fait cas du bond des anticipations des opérateurs en faveur d'une possible baisse du taux de la banque centrale américaine (Fed), mi-décembre, qui serait, en théorie, favorable à la demande de pétrole.
L'Opep+ n'est pas seule à se préoccuper du niveau de l'offre et d'un possible déséquilibre avec la demande en 2025.
L'Américain Chevron a annoncé jeudi la réduction de ses prévisions d'investissement dans ses activités américaines, principalement dans le pétrole et le gaz de schiste.
"Ils produisent de façon disciplinée et cela va continuer, en particulier dans le contexte de prix actuel", considère John Kilduff, malgré la perspective d'une présidence Trump favorable à une augmentation des volumes. "Je ne les vois pas ouvrir les vannes", a ajouté l'analyste.
tu/vmt