Le Kurdistan d'Irak espère une reprise de ses exportations de pétrole "dès que possible"

  • AFP
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Les autorités du Kurdistan autonome d'Irak ont espéré mercredi une reprise "dès que possible" de leurs exportations de pétrole, interrompues depuis mars 2023, au lendemain d'une décision de Bagdad de revoir à la hausse le coût d'achat de ce brut.

Mardi, le gouvernement fédéral à Bagdad a proposé de nommer conjointement avec le Kurdistan un organisme consultatif international et indépendant chargé de déterminer "les coûts de production et de transport" --payés aux firmes pétrolières dans la région autonome, selon un communiqué.

En attendant de fixer ces coûts sous deux mois, le gouvernement les évalue à hauteur de 16 dollars par baril. En contrepartie, le Kurdistan doit "immédiatement livrer son pétrole" à Bagdad pour sa commercialisation.

Mercredi, le Kurdistan autonome a réagi dans un communiqué, disant espérer que l'amendement sera "une opportunité pour résoudre le problème et reprendre les exportations de pétrole vers les marchés internationaux dès que possible".

L'initiative doit obtenir l'accord des entreprises pétrolières concernées, mais aussi le feu vert du Parlement irakien.

Le dossier constitue depuis plusieurs mois une des pierres d'achoppement entre les autorités et les firmes pétrolières au Kurdistan.

Les 16 dollars représentent déjà une hausse comparée au tarif pratiqué dans le sud irakien (environ 6 dollars), a indiqué à l'AFP un responsable du ministère du Pétrole à Bagdad, s'exprimant sous anonymat.

Les exportations pétrolières menées auparavant par le Kurdistan d'Irak sans l'aval de Bagdad, représentaient 450.000 barils de pétrole par jour et transitaient par le port turc de Ceyhan.

Elles sont interrompues depuis mars 2023 et un arbitrage international en faveur de Bagdad a contraint le Kurdistan d'accepter que les ventes de son pétrole passent par l'Entreprise pétrolière d'Etat (Somo).

L'arrêt des exportations a représenté une perte de 20 milliards de dollars, selon une estimation publiée en septembre par APIKUR, association d'entreprises pétrolières internationales présentes au Kurdistan.

Outre les différends entre Bagdad, le Kurdistan et les entreprises pétrolières, des désaccords financiers ont également opposé l'Irak et la Turquie.

Jugeant la hausse tarifaire proposée par Bagdad comme un "pas positif" qui illustre "une volonté de résoudre l'impasse et d'aller de l'avant", Yesar Al-Maleki, économiste au Middle East Economic Survey, assure toutefois à l'AFP que d'autres "questions épineuses" demeurent.

L'un des sujets de contentieux concerne la renégociation des termes des contrats des firmes pétrolières: les anciens contrats avec le Kurdistan "leur accordent une partie des volumes produits, en plus du recouvrement des coûts."

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