En 2024, 24% des foyers interrogés dans le cadre de l'enquête du médiateur de l'énergie ont déclaré avoir bénéficié du chèque énergie.
Les factures d'énergie « demeurent une préoccupation majeure pour 85% des consommateurs » mais « ce sujet est moins présent dans les esprits » après la crise de 2022-2023, indique le médiateur national de l'énergie dans son Baromètre énergie-info 2024 publié ce 4 novembre(1).
Des factures en hausse mais moins consultées de façon « systématique »
En 2024, près de 82% des consommateurs considèrent que leurs factures d'énergie représentent une part importante de leur budget selon le médiateur de l'énergie (contre 84% en 2023, mais moins de 70% avant 2020). Mais seuls 55% ont une « lecture systématique » de leur facture, signe d'une inquiétude moins forte qu'en 2023 (lorsque 61% des Français étaient dans ce cas).
En 2024, 70% des foyers indiquent avoir constaté une augmentation de leurs factures d’électricité (et 66% pour leurs factures de gaz). Et seuls un peu plus de la moitié d'entre eux (56% des consommateurs concernés) témoignent avoir été prévenus par leur fournisseur de cette évolution tarifaire.
📢 Publication du baromètre énergie-info 2024 du médiateur national de l'énergie 👇
Face aux contraintes financières, les consommateurs continuent d’adapter leurs comportements. Trois quarts d’entre eux déclarent avoir restreint leur chauffage pour limiter leurs factures
Lire… pic.twitter.com/Msbm3TJAzz— médiateur national de l'énergie (@med_energie) November 4, 2024
Un intérêt pour le prix, moins qu'avant pour l'écologie
Selon le nouveau baromètre du médiateur de l'énergie, près de 60% des foyers français sont désormais prêts à souscrire des offres « d'énergies vertes », un pourcentage en baisse par rapport à l'an dernier (en 2023, 62% pour l'électricité verte et 66% pour le gaz vert)(2).
Cette part majoritaire de 60% est par ailleurs trompeuse : 45% des ménages sont prêts à opter pour une offre d'électricité verte ou de gaz vert « seulement si elle est moins chère ou au même prix » que les autres offres, et seulement 15% « si elle est plus chère ».
Si les consommateurs ont fait d'importants efforts de réduction de leurs consommations d'énergie en 2022 et 2023, c'est eu égard au prix élevé de cette énergie : « ces efforts sont 2 fois plus souvent motivés par des raisons financières (88%) que des raisons écologiques (44%), même si ces deux moteurs peuvent se combiner », indique le médiateur.
Les 3 gestes les plus fréquents sont « ne pas laisser de lumières allumées inutilement » (cité par 78% des répondants), « diminuer la température de chauffage » (64%) et « ne pas laisser les appareils en veille, utiliser des multiprises à interrupteur » (63%). Près de 45% des Français déclarent « faire le maximum » en matière de sobriété tandis que 32% pensent pouvoir encore réduire leurs consommations durant l'hiver prochain.
Des clients plus sensibilisés aux heures creuses, moins aux tarifs réglementés
Alors que la CRE planche sur la très attendue réforme du système de tarification heures creuses/heures pleines, « 48% de la population est déjà habituée aux contrats heures pleines, heures creuses, qu’elle utilise pour lancer des machines (72%) ou déclencher le ballon d’eau chaude quand le prix est moins élevé (56%) », selon le médiateur(3).
L'ouverture à la concurrence est désormais bien connue, par « 9 foyers sur 10 pour l'électricité comme pour le gaz » et les modalités de mieux en mieux comprises : environ un foyer sur 3 déclare avoir déjà changé de fournisseur depuis 2019. « En ajoutant à ce score ceux qui ont envisagé et envisagent de changer, on atteint 50% de la population concernée par ce changement ».
Alors que l'évolution du tarif réglementé de l'électricité en février 2025 fait l'objet de nombreuses interrogations, le médiateur de l'énergie souligne que ce type d'offre est de moins en moins connue : « la notoriété des tarifs réglementés d’électricité chute de 10 points par rapport à l'an dernier », soit le plus bas niveau depuis 2020.