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Le bonus écologique à l'achat d'une voiture électrique sera réformé pour "prendre en compte l'empreinte carbone" de leur production et ainsi favoriser les véhicules fabriqués en Europe, a annoncé jeudi Emmanuel Macron.
Dans l'automobile, secteur où la Chine est de loin le premier pays producteur au monde de véhicules électriques mais s'appuie pour cela sur une production d'énergie reposant encore en grande partie sur le charbon, il s'agit de soutenir "les batteries et les véhicules qui sont produits en Europe parce que leur empreinte carbone est bonne", a-t-il expliqué, en présentant à l'Elysée sa stratégie pour "accélérer" la "réindustrialisation" du pays.
"Cela ne veut pas dire qu'on fait du protectionnisme mais on ne veut pas utiliser l'argent du contribuable français pour accélérer l'industrialisation non-européenne", a-t-il ajouté, appelant à ne "pas répéter les erreurs" commises avec l'industrie photovoltaïque, dominée par les Chinois.
Les critères d'attribution de ce bonus écologique réformé seront définis d'"ici la fin de l'année", selon le chef de l'État. Il s'agira également de prendre en compte l'intégration de matériaux recyclés ou biosourcés dans la production des véhicules, selon le ministère de l'Économie. "Les constructeurs devront donc justifier qu'ils respectent ces critères écologiques requis pour pouvoir bénéficier du bonus écologique", selon lui.
Bercy dit avoir élaboré un modèle permettant d'évaluer l'empreinte carbone de la construction d'un véhicule, "de la batterie à la construction du moteur".
Le bonus écologique constitue une aide financière attribuée à tout acquéreur ou locataire (titulaire d'un contrat de location d'une durée supérieure ou égale à deux ans) d'un véhicule électrique, à hydrogène ou combinant les deux. Le coût d'achat doit être inférieur à 47 000 euros.
L'État y consacre un milliard d'euros.
Emmanuel Macron a également affirmé que les commandes publiques allaient prendre en compte les critères environnementaux "pour les produits clés de la décarbonation" comme les éoliennes et les pompes à chaleur dès juillet 2024 au lieu de 2026. "Nous allons privilégier une commande publique responsable, en particulier sur les marchés les plus critiques, solaire, éolien, pompes à chaleur et autres", a-t-il dit. "On va arrêter de financer des non-Européens avec nos marchés publics et donc ça, on le fera dès juillet 2024."