Solaire : l'arrêté modifiant le soutien au petit photovoltaïque paru au Journal officiel

  • AFP
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L'arrêté modifiant le dispositif de soutien au petit photovoltaïque sur bâtiment, notamment sur les maisons des particuliers ou les parkings, est paru jeudi au Journal Officiel, avec comme objectif pour le gouvernement de recentrer les aides et limiter l'impact sur les finances publiques.

Inquiétude de la filière

L'arrêté, qui entrera en vigueur dès le 28 mars, fixe "les conditions d'achat de l'électricité produite par les installations implantées sur bâtiment, hangar ou ombrière utilisant l'énergie solaire photovoltaïque, d'une puissance crête installée inférieure ou égale à 500 kilowatts" (kWc, kilowatt-crête).

Il fait suite à une consultation lancée le 12 février dernier par le gouvernement et a fait l'objet d'avis de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) et du Conseil supérieur de l'énergie (CSE) ainsi que d'échanges avec les acteurs du milieu de l'énergie, rappelle le ministère de l'Énergie.

Il a suscité l'inquiétude de la filière, Enerplan et le Syndicat des énergies renouvelables (SER) disant vouloir "éviter un arrêt brutal du déploiement des toitures solaires et des ombrières photovoltaïques".

Baisse des tarifs de vente du surplus électrique

Pour Bercy, "ces différentes consultations ont permis d'aboutir à un arrêté répondant aux préoccupations principales exprimées par les acteurs tout en préservant l'ambition initiale du projet de texte soumis à consultation".

"Cet arrêté illustre la méthode à laquelle je tiens, a déclaré Marc Ferracci, le ministre de l'Énergie : garder le cap de la trajectoire pluriannuelle de l'énergie, veiller à l'impact sur les finances publiques, échanger avec les filières et sécuriser, à l'issue de cette concertation, le développement du photovoltaïque indispensable à la sécurisation de notre énergie et à notre souveraineté".

Dans le détail, le soutien au segment de puissance 0-9 kWc, le petit photovoltaïque chez les particuliers, sera recentré sur l'autoconsommation avec une baisse des tarifs de vente du surplus électrique et de la prime d'investissement.

La filière demandait à ce que ces baisses de tarifs ne s'appliquent qu'après l'instauration de la TVA à 5,5% en octobre prochain.

« Non-rétroactivité » du dispositif

Pour les projets de taille plus grande (100-500 kWc), le soutien se fera sur la base d'un dispositif d'appel d'offres simplifié à partir du début du deuxième semestre 2025, ce qui permet de contrôler le volume des projets, indique-t-on à Bercy.

Le tarif actuel de 95 €/MWh restera en vigueur jusqu'en juin prochain.

Un système de caution bancaire, d'un montant de 10 000 €, sera par ailleurs mis en place afin de restreindre le soutien aux seuls projets vraiment aboutis. Pour les collectivités qui portent des projets photovoltaïques, une délibération favorable du conseil municipal remplacera cette caution.

La filière a enfin obtenu gain de cause sur la "non-rétroactivité" du dispositif, alors qu'initialement, Bercy prévoyait que ces modifications entreraient en vigueur au 1er février. "On a bien compris ces difficultés et on a donc modifié l'entrée en vigueur de l'arrêté tarifaire", indique-t-on au ministère.

Commentaires

Serge Rochain
L'objectif à terme est d'obtenir gratuitement de l'électricité PPV dont les investissements sont payés par les particulier pour le revendre à d'autre particuliers au tarif plein, en transitant par EDF dont il faut regonfler le contenu du tiroir caisse.
Hostalier
certainement pas.Lobjectif est d'arrêter de financer des produits tres majoritairement fabriqués en Asie, qui ont un bilan CO2 élevé et qui en produisant par intermittence oblige EDF à reduire la production des centrales nucléaire qui sont à coûts fixes. Notre déficit doit se réduire rapidement.
Serge Rochain
Argument éculé de nucléophile anti-renouvelable. 1) Il n'est pas interdit de fabriquer ces produits en Europe et même en France. Leur bilan CO2 par ailleurs n'est pas plus mauvais que celui du nucléaire et par ailleurs ils nous sont absolument nécessaires à plusieurs titres. 2) Si nous pouvons nous vanter d'être champion de l'exportation d'électricité, c'est d'abord grace au renouvelable puisque le nucléaire produit moins que ce que nous consommons nous mêmes ! Donc sans les renouvelables, pas d'exportation, et même insuffisance de production pour nos propre besoins selon les chiffres de RTE elle-même: Production nucléaire 2024 France : 361,7 TWh Consommation d'électricité 2024 France : 449,2 TWh ! La production renouvelable atteint 148 TWh soit 27,6% de la production totale; ce qui nous permet de compléter les 87,5 TWh qui font défaut à la production nucléaire pour satisfaire nos propres besoin et d'exporter le reste, soit 60,5 TWh. https://assets.rte-france.com/prod/public/2025-01/2025-01-20-chiffres-cles-production-electricite-francaise-2024.pdf A moins que RTE nous raconte des sottises ? Serge Rochain
Denis Margot
@Rochain
  1. Non, certes, ce n’est pas interdit, mais ceux qui s’y sont essayé y ont laissé leurs chemises. D’autre part, si le bilan carbone du PPV n’est pas mauvais, il est tout de même bien loin du N (6 fois moins performant en France).
  2. Les chiffres sont bons, c’est l’interprétation qui est farfelue. D’abord parce que sur les 154,8 TWh renouvelables, seule une petite moitié provient des ENRi, les chouchous de Rochain, soit 13,0%, largement insuffisant pour subvenir aux exportations. Ensuite, parce qu’il n’y a que Rochain pour imaginer que les électrons nucléaires restent à la maison pendant que ceux de l’hydro ou des ENRi partent en vacances à l’étranger.
  3. Lorsque les ENRi donnent à plein pot, cette électricité est peu ou pas exportable, puisque les éventuels acheteurs sont aussi en pleine surproduction. On est alors en situation de prix négatifs, aucun intérêt d’exporter ce type de production.

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