- AFP
- parue le
Le président russe Vladimir Poutine a reconnu jeudi que l'annonce de Kiev de ne pas prolonger le contrat avec Gazprom pour livrer du gaz russe aux Européens via l'Ukraine au-delà du 31 décembre entraînera des "pertes" financières pour Moscou.
14 milliards de m3 livrés à l'Europe via l'Ukraine en 2023
Or les revenus tirés de la vente de ses hydrocarbures sont vitaux pour la Russie afin de poursuivre notamment son offensive en Ukraine, opération militaire qui a entraîné une pluie de sanctions occidentales contre le pays.
"Pour nous, il y aura une réduction des revenus", a admis M. Poutine lors d'un forum économique à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe. Cette décision "n'est pas notre choix", a-t-il déploré.
Fin août, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait officiellement annoncé que Kiev ne prolongerait pas l'accord quinquennal existant avec la Russie, qui expire en fin d'année.
Malgré le conflit en cours, la Russie a livré en 2023 un peu plus de 14 milliards de mètres cubes de gaz à l'Europe via le territoire ukrainien. Ce volume est toutefois nettement inférieur aux 40 milliards m3 prévus dans le contrat.
« Ce n'est pas grave », minimise Vladimir Poutine
Face à de nombreux dirigeants économiques et politiques, Vladimir Poutine a cependant tenu jeudi à minimiser "ces problèmes" qui seront "résolus" selon lui, malgré des "pertes" financières qu'il n'a pas chiffrées. "Ce n'est pas grave, (le géant national) Gazprom fournira plus de gaz au niveau national", a-t-il assuré, sans donner plus de détails. Mais de tels projets sont souvent complexes et très onéreux, en raison de l'immensité et des caractéristiques du territoire russe.
"Qui que ce soit et quelle que soit l'ampleur de leurs tentatives pour fermer notre secteur énergétique, c'est impossible !", a soutenu le président russe, en référence aux différentes sanctions et décisions prises notamment par les Européens depuis 2022 pour tenter d'étrangler financièrement la Russie, dépendante de ses revenus pétrogaziers. "Les prix monteront en flèche !", a mis en garde Vladimir Poutine.
En représailles après le lancement de l'offensive russe contre l'Ukraine en février 2022, l'Union européenne, acheteur historique d'hydrocarbures russes, a dit vouloir s'affranchir de tout gaz naturel venant de Russie à l'horizon 2027.
Pour anticiper la baisse drastique des livraisons de son gaz à l'Europe, la Russie s'est de son côté tournée vers la Chine, s'appuyant sur l'immense gazoduc "Force de Sibérie". Mais le projet d'un deuxième pipeline (entre la Sibérie et le Xinjiang chinois) n'a toujours pas été entériné entre Moscou et Pékin.