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L'administration de Joe Biden a annoncé mercredi vouloir durcir les restrictions concernant les polluants que peuvent relâcher les centrales à charbon dans leurs eaux usées, et qui se retrouvent ensuite dans la nature.
Ces normes avaient été assouplies en 2020 sous l'administration du président républicain Donald Trump. Selon l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA), les nouvelles normes proposées permettraient d'éviter le rejet de près de 265 000 tonnes de polluants.
Les centrales à charbon relâchent de "grands volumes d'eaux usées dans les cours d'eau, comme les étangs, les lacs, les rivières", a souligné l'EPA dans un communiqué. Or ces eaux usées contiennent des métaux toxiques et d'autres polluants (mercure, arsenic, nickel...).
Ils peuvent nuire à l'écosystème et à la santé des populations en contaminant des sources utilisées pour la consommation d'eau. Les populations à faibles revenus et les minorités sont disproportionnellement affectées par cette pollution, a souligné l'EPA.
"Les limites proposées par l'EPA, fondées sur la science, vont réduire la contamination de l'eau par les centrales à charbon et aider à avoir un air et une eau propres, et des terres saines pour tous", a déclaré dans un communiqué Michael Regan, le patron de l'agence américaine.
Selon la proposition, les centrales s'engageant à arrêter le charbon d'ici 2028 bénéficieront d'une exemption.
Les nouvelles normes sont soumises à une période de débat public obligatoire durant 60 jours.
"Des technologies abordables existent pour éliminer presque tous les métaux toxiques et les autres produits chimiques des eaux usées des centrales -- et beaucoup de centrales les utilisent déjà", a souligné dans un communiqué Holly Bender, de l'organisation environnementale Sierra Club, qui a applaudi l'annonce.
Selon cette organisation, les centrales à charbon sont responsables de 30% de la pollution des eaux de surface.
La plupart des centrales à charbon en service aux Etats-Unis ont été construites dans les années 1970 et 1980, selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).
Avec le développement des centrales à gaz et la baisse des coûts des énergies renouvelables, une quantité importante de centrales à charbon a fermé durant la dernière décennie.
Le charbon produisait 19,5% de l'électricité américaine en 2022, contre un peu plus de 37% dix ans plus tôt.