La ministre allemande des Affaires étrangères exclut toute relance du gazoduc Nord Stream 2

  • AFP
  • parue le

La ministre allemande des Affaires étrangères a exclu mardi toute remise en route du projet de gazoduc Nord Stream 2 pour approvisionner l'Europe en gaz russe, une question évoquée récemment par Moscou.

« Cet oléoduc ne peut pas être réactivé », assure Berlin

"La mauvaise décision concernant Nord Stream 2 nous a coûté cher en tant que société allemande", a déclaré Annalena Baerbock lors d'une conférence de presse avec le président Volodymyr Zelensky. "Nous avons payé des milliards d'euros pour cela et il est donc tout à fait clair que cet oléoduc ne peut pas être réactivé", a dit la cheffe de la diplomatie sortante.

"C'est une décision qui est entre les mains des Allemands, cette décision a été prise par le précédent gouvernement fédéral" du chancelier social-démocrate Olaf Scholz, "également en accord total" avec le parti conservateur qui a remporté les élections législatives de fin février, a-t-elle dit.

Principale voie de transit du gaz russe vers l'Europe, les deux gazoducs mesurant 1 200 km de long chacun et reliant la Russie à l'Allemagne par la mer Baltique sont à l'abandon depuis des explosions en septembre 2022 les ayant rendus inopérants.

« Il serait intéressant que les Américains usent de leur influence sur l'Europe »

Un article du Financial Times début mars a évoqué l'hypothèse jusqu'ici impensable d'un redémarrage, dans le cadre du rapprochement entre le Kremlin et Donald Trump. Car si les deux conduites du gazoduc Nord Stream 1 ont été détruites, une de Nord Stream 2 est restée intacte, et pourrait être réutilisée.

Dans une interview le 26 mars, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a fait état de discussions entre Moscou et Washington sur la question. 

"Bien sûr, il y a des divergences. Mais est-ce uniquement dans l'intérêt de la Russie et des États-Unis de rétablir un approvisionnement énergétique normal en Europe ? Les gazoducs Nord Stream sont en cours de discussion", a-t-il déclaré à la chaîne russe Channel One. "Il serait intéressant que les Américains usent de leur influence sur l'Europe et l'obligent à ne pas rejeter le gaz russe. Cela semblerait surréaliste", a-t-il insisté.

En Allemagne aussi, dont l'économie reste faible après deux années de récession d'affilée, quelques voies ont estimé que le projet méritait être réétudié. "Nous entendons que certains spéculent là-dessus, mais ce ne sont pas des hommes politiques allemands de premier plan, ce ne sont pas ceux qui prennent les décisions économiques et géostratégiques centrales", a mis au point Mme Baerbock.

"La sécurité de l'Europe et la sécurité économique sont étroitement liées", a encore précisé la responsable qui effectuait sa neuvième visite en Ukraine depuis le début de l'offensive russe le 24 février 2022.

Commentaires

Chantal Bourry
C'est une bonne nouvelle, l'argent du pétrole russe pouvant ensuite servir à la production d'armes utilisées dans l'invasion de l'Ukraine. Il serait bien par ailleurs que l'Allemagne achète des Rafale plutôt que des F35 aux Américains. Oeuvrer pour une Europe forte, sous les menaces Poutiniennes et trumpistes.

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