Plan de relance : la filière hydrogène satisfaite par l'enveloppe de 7 milliards d'euros annoncée sur dix ans

  • AFP
  • parue le

La filière hydrogène française s'est dite satisfaite après l'annonce d'une enveloppe de 7 milliards d'euros sur dix ans jeudi à l'occasion du plan de relance, saluant un changement d'échelle pour cette technologie utilisée dans l'industrie et les transports.

"On est satisfaits", a réagi auprès de l'AFP Philippe Boucly, président de l'Association française pour l'hydrogène et les piles à combustible (AFHYPAC), qui regroupe les entreprises du secteur ainsi que des laboratoires et groupements divers. "Ça marque véritablement une accélération dans le développement de l'hydrogène en général et de la filière française en particulier", a-t-il jugé. "On change d'échelle".

"Nous allons investir 7 milliards d'euros d'ici 2030 pour faire de la France un pays de pointe sur l'hydrogène vert", a déclaré le Premier ministre Jean Castex en présentant le plan de relance jeudi. Le gouvernement prévoit de mobiliser deux milliards en 2021-2022, dans le cadre du plan de relance lui-même d'un total de 100 milliards d'euros. Les cinq milliards d'euros restants seront alloués dans un deuxième temps.

Il veut soutenir les projets portés par les entreprises dans les territoires et mettre en place un mécanisme de soutien à l'hydrogène produit par électrolyse de l'eau - encore très cher - par appel d'offres et complément de rémunération. Le gouvernement souhaite aussi faire émerger un projet commun européen pour soutenir l'industrialisation et le développement de démonstrateurs.

L'hydrogène est utilisé dans l'industrie (chimie, engrais, sidérurgie...) mais peut aussi servir de carburant pour le transport maritime, les poids-lourds ou les avions. La production d'hydrogène est actuellement largement issue des énergies fossiles et donc très émettrice de gaz à effet de serre. Mais elle peut devenir "propre" en étant notamment produite par électrolyse de l'eau avec de l'électricité issue de sources renouvelables.

Le gouvernement doit encore préciser des seuils pour définir quelle source d'énergie est suffisamment peu émettrice en carbone pour être qualifiée de "verte". Les industriels, eux, n'entendent pas se cantonner à l'éolien et au solaire. "Pour moi, vert veut dire hydrogène renouvelable et bas carbone", dit M. Boucly. "Le seuil pour le bas carbone va sûrement être tel qu'il va permettre d'utiliser le mix électrique français pour produire de l'hydrogène", selon lui. Pour rappel, l'électricité française est largement produite par le nucléaire (70,6% du mix en 2019) ainsi que par l'hydraulique (11,2%), devant le gaz naturel (7,2%) et l'éolien (6,3%).

"L'hydrogène dit bas-carbone est une vaste entreprise de greenwashing de la part de la filière nucléaire et celle des énergies fossiles, qui joue sur les mots pour cacher ses réelles intentions. C'est une très mauvaise nouvelle que le gouvernement s'apprête à le soutenir", a réagi auprès de l'AFP Cécile Marchand, chargée de campagne aux Amis de la Terre. "La seule manière de produire de l'hydrogène en phase avec la transition énergétique est à partir d'énergies renouvelables", a-t-elle ajouté, en appelant à leur développement.

Commentaires

Blaizot
Les électrodes et l’électrolyse ( potasse ? Ou acide sulfurique? ) sont produits où et quels minerais faut il ? Graphite, Cobalt, nickel ? Que fait on de l’oxygène ?
Zamur
Actuellement, pour être pris au sérieux, il faut manipuler des milliards. Les escrocs sont à l'affut.

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