La filière hydrogène appelle l'Etat à "tenir ses engagements"

  • AFP
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Les acteurs de l'hydrogène décarboné ont appelé mercredi l'Etat à "tenir les engagements" pris pour leur filière, mettant en garde contre "une forme de renoncement" face à un contexte de rigueur budgétaire et au "scepticisme" de certains sur le rôle de l'hydrogène dans la décarbonation.

"Face à un climat de scepticisme, rappelons que l'hydrogène est incontournable pour atteindre la neutralité carbone (...) L'hydrogène est la seule alternative pour décarboner des secteurs pour lesquels l'électrification directe n'est pas envisageable", déclare France Hydrogène dans une tribune signée par une centaine d'acteurs.

"En septembre 2020, la France a été l'un des premiers pays à lancer une stratégie hydrogène. L'heure n'est pas au doute mais à la concrétisation des efforts engagés. Il est indispensable que l'Etat tienne ses engagements et qu'on ne perde pas de temps afin de réussir la transition énergétique et de réindustrialiser le pays", appellent les signataires.

"Alors que le soutien aux usines de fabrication d'équipements s'est concrétisé, la réaffirmation de la place de la mobilité hydrogène lourde et intensive ainsi que le mécanisme de soutien à la production d'hydrogène par électrolyse se font attendre", déplorent les signataires.

Le secteur déplore l'émergence "depuis le début de l'année d'un certain nombre de signaux" contestant le rôle de l'hydrogène dans la dépollution des transports ou de l'industrie, explique à l'AFP Philippe Boucly, le président de France Hydrogène.

Il s'alarme en particulier du fait que le gouvernement n'a pas produit l'actualisation attendue de la stratégie nationale hydrogène, ni lancé encore le mécanisme de soutien à la production d'hydrogène par électrolyse de l'eau (permettant de produire un hydrogène décarboné, contrairement à l'hydrogène aujourd'hui issu du gaz).

Ce mécanisme, annoncé en 2023 avec la promesse de 4 milliards d'euros, doit permettre à des entreprises choisies sur appel d'offres de commencer à produire de plus grands volumes.

"C'est un palier essentiel" pour commencer à industrialiser la production d'hydrogène par électrolyse, explique le président de France Hydrogène, qui espère le lancement d'une première tranche cette année.

Mais selon M. Boucly, Bercy, sous la houlette de Bruno Le Maire, a mis à ce stade un holà financier. "L'orthodoxie financière" ne doit pas s'exercer "sur le dos de l'hydrogène", proteste-t-il.

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