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Le premier réseau de transport d'hydrogène par canalisation en France, qui reliera la Moselle en France à la Sarre en Allemagne, va être annoncé "très prochainement" a indiqué la nouvelle directrice générale de GRTGaz, Sandrine Meunier.
Au total, dans le cadre d'une nouvelle stratégie hydrogène révisée, qui devrait être présentée ce printemps, la France va s'engager à construire quelque "500 km d'infrastructures pour le transport d'hydrogène décarboné", a précisé le directeur du développement du groupe Anthony Mazzenga, lors d'une présentation au salon de l'hydrogène Hyvolution à Paris.
"On ne décide d'installer des tuyaux que si on a des clients, raison pour laquelle les réseaux de transport seront principalement installés autour de bassins utilisateurs de ce gaz recherché pour permettre la décarbonation des industries lourdes, de la pétrochimie au ciment en passant par les engrais ou la sidérurgie", a précisé M. Mazzenga.
"Ce qui nous importe, c'est d'avoir des clients qui vont nous assurer des capacités réservées de transport sur 10 ou 15 ans" a ajouté M. Mazzenga.
Le projet transfrontalier MozaHyc entre la Moselle et la Sarre est le plus avancé. Il doit permettre de relier un producteur d'acier allemand , l'aciériste SHS, à des producteurs d'hydrogène basés en Allemagne et en France (Saint-Avold).
D'une centaine de kilomètres au total, dont 70 km côté français, le projet est basé sur la reconversion de canalisations de gaz naturel (méthane) qui ne sont plus utilisées.
"Ce sera la première décision finale d'investissement de GRTGaz en 2024", a souligné Mme Meunier en évoquant aussi le projet "Bar-Mar" reliant Barcelone à Marseille, ou plus généralement le corridor H2Med qui reliera le Portugal et l'Espagne à l'Allemagne via la France.
"La première campagne en mer sera menée cette année pour confirmer l'itinéraire" du pipeline Bar-Mar, a dit M. Mazzenga.
Aucun montant d'investissement n'est encore annoncé, ni date de mise en service, de nombreuses étapes restant à passer, notamment celle des contrôles administratifs et de sécurité.
Le besoin d'infrastructures de distribution de l'hydrogène par pipeline, qui n'était pas évoqué jusqu'à présent dans la stratégie française sur l'hydrogène, a été souligné dans la première étude commune entre GRTGaz et RTE, son équivalent pour la distribution d'électricité publiée mi-2023.
"Elle montre que les infrastructures d'hydrogène ont beaucoup de valeur pour le système électrique, car elles permettent le stockage de l'électricité. On parle de 1,5 milliard d'euros d'économies grâce aux infrastructures hydrogène"; a ajouté M. Mazzenga.