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La société française McPhy inaugure jeudi à Belfort la plus grosse usine produisant des électrolyseurs en France : ces machines qui fabriquent de l'hydrogène à partir d'eau et d'électricité sont stratégiques pour engager la décarbonation de l'industrie lourde et d'une partie des transports.
Objectif de souveraineté
Sans aucun représentant de l'Etat en raison de la période électorale qui s'ouvre, l'inauguration de cette usine qui a bénéficié de 114 millions d'euros d'aides publiques européennes (PIIEC), doit permettre à la France d'atteindre son objectif de souveraineté en matière de capacité d'électrolyse installée (6,5 GW en 2030, et 10 GW en 2035), souligne son directeur général Jean-Baptiste Lucas.
Belfort "bénéficie d'une longue histoire industrielle et a développé un écosystème hydrogène de premier plan dans le pays", a indiqué M. Lucas à l'AFP avant l'inauguration, pour expliquer le choix du site.
[#Événement] Demain McPhy inaugure la 1ère #Gigafactory d’#électrolyseurs de France à Belfort. Ici commence la #décarbonation ! Nous avons hâte de célébrer cette étape majeure vers la souveraineté énergétique et industrielle en Europe 🌏
— McPhy (@McPhyEnergy) June 12, 2024
A demain ! #hydrogènepic.twitter.com/Fglr3JgxB2
Dans un premier temps, en 2024, l'usine produira seulement les structures EPU (Electrolyser Process Unit) qui récupèrent l'hydrogène et l'oxygène en sortie du processus. La fabrication des "stacks" de 4 MW, le cœur des électrolyseurs où se passe la séparation de la molécule d'eau (H20), doit débuter en 2025 sur une ligne d'assemblage automatisée.
Plus de 55 MW de projets signés dans le monde
McPhy, une ancienne startup d'ingénieurs qui emploie 260 personnes en France, Italie et Allemagne, est née des recherches du CNRS et du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA). EDF possède quelque 14% du capital.
La société a subi de nombreux déboires techniques et financiers depuis son lancement il y a plus de 15 ans, mais affirme aujourd'hui avoir plus de 55 MW de projets signés dans le monde.
S'y ajoute un important contrat avec le groupe allemand de distribution d'énergie HMS Oil and Gas pour un projet de 64 MW, avec une mise en service prévue fin 2025, sous réserve de la décision finale d'investissement.
Au total, la planète consomme déjà quelque 100 millions de tonnes d'hydrogène par an, produit à plus de 90% de façon très polluante en rejetant beaucoup de carbone dans l'atmosphère, car il est produit à partir du gaz méthane CH4.
Les électrolyseurs doivent servir à produire de l'hydrogène de façon propre sans émettre de CO2, à partir d'électricité éolienne ou solaire, voire nucléaire.