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Le géant russe Gazprom a indiqué vendredi s'attendre à un nouveau record d'exportations vers l'Europe en 2018, qui pourraient atteindre le volume symbolique de 200 milliards de mètres cubes dans un contexte de dépendance croissante des pays européens au gaz russe.
"Si la tendance se maintient, nos exportations (vers l'Europe et la Turquie, ndlr) pourraient atteindre un nouveau record historique - environ 200 milliards de mètres cubes en 2018", a déclaré le patron du groupe public Alexeï Miller.
"Pour la première moitié de 2018 nous avons fourni 101,2 milliards de mètres cubes de gaz à ce marché", soit 5,7% de plus que sur la même période l'année dernière, a précisé M. Miller, s'exprimant lors de l'assemblée annuelle des actionnaires.
En 2017, Gazprom a fourni 194,4 milliards de mètres cubes de gaz à l'Europe et à la Turquie, qui ont toujours assuré l'essentiel des bénéfices de l'héritier du monopole gazier soviétique. Selon le groupe, ce marché représente près de 81% de ses exportations.
La part de marché de Gazprom a eu tendance à augmenter ces dernières années en Europe, atteignant environ le tiers de la consommation totale, malgré les tensions avec l'Union européenne qui dit souhaiter réduire sa dépendance au gaz russe.
"Il y a une demande croissante pour le gaz russe", s'est félicité M. Miller lors d'une conférence de presse suite à l'assemblée. "La priorité était et reste de remplir les obligations contractuelles envers le consommateur européen dans les temps."
Il a également évoqué le projet de gazoduc Nord Stream 2, qui doit permettre d'acheminer davantage de gaz russe directement en Allemagne via la mer Baltique, donc sans passer par l'Ukraine, en proie à de vives tensions avec la Russie depuis l'annexion de la Crimée en 2014.
"La pose de la première partie offshore du gazoduc Nord Stream 2 commencera comme prévu, cet été", a assuré M. Miller.
Bien que le Danemark n'ait pas encore donné son feu vert pour le passage du gazoduc dans ses eaux territoriales, Gazprom a "un plan pour résoudre ce problème", a-t-il assuré, laissant entendre qu'un tracé alternatif serait possible en cas de refus.
Il a également affirmé que la fourniture de gaz naturel liquéfié par les Etats-Unis à l'Europe "ne rattrapera jamais et ne dépassera pas" la fourniture de gaz russe par gazoducs: "Le prix du gaz livré par gazoduc sera toujours plus bas que celui du GNL". Les prix russes seront "toujours plus bas", étant "beaucoup plus près" de l'Europe, a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Energie russe Alexandre Novak a annoncé vendredi qu'un sommet UE-Russie-Ukraine sur le gaz aurait lieu les 17-18 juillet, sans préciser le lieu.