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Les pays donateurs du Fonds vert, le bras financier de l'Accord de Paris sur le climat, se retrouvent jeudi et vendredi à Paris avec l'ambition de le reconstituer pour la période 2020-2023 en compensant le retrait des États-Unis.
"Si nous obtenions entre 9 et 10 milliards de dollars, ce serait un grand succès !", a affirmé le directeur exécutif du Fonds vert Yannick Glemarec, lors d'un point presse à la veille de cette conférence qui doit réunir à Paris 25 délégations au ministère de l'Économie et des Finances.
Selon M. Glemarec, 7,5 milliards sont garantis par les promesses déjà annoncées par certains États donateurs, auxquels devraient s'ajouter les contributions des pays qui ne les ont pas encore divulguées pour la période 2020-2023, comme le Japon, le contributeur principal du Fonds précédent. Pour compenser l'absence des États-Unis, qui s'est retiré des Accords de Paris après l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche en 2017, huit pays ont décidé de doubler leur contribution, parmi eux la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, le Canada ou encore la Norvège.
Washington, qui s'était engagé à hauteur de 3 milliards de dollars lors de la constitution du premier Fonds, n'en a finalement versé qu'un seul, ont expliqué des sources françaises. Par conséquent, le Fonds vert, pour la période précédente, n'a été finalement doté que de 7,2 milliards de dollars.
Ce Fonds a été créé il y a dix ans pour soutenir les pays en développement "dans leur transition vers un modèle économique à faible taux d'émission" de gaz à effet de serre et a soutenu 111 programmes dans une centaine de pays, a précisé Bercy.
Le président français Emmanuel Macron avait annoncé fin août lors du G7 de Biarritz (Sud-Ouest) que la France doublerait sa participation, à 1,5 milliard de dollars, pour le nouveau Fonds.
Après le retrait américain des Accords de Paris, le Fonds vert a traversé une crise révélée en juillet 2018, lorsque son conseil d'administration a échoué à s'accorder sur la moindre décision. Une année plus tard, il a surmonté ce blocage en permettant de voter les décisions à une majorité qualifiée de 80%.
Ce fonds, géré de manière inédite à la fois par les donateurs et les bénéficiaires, avait été promis par les pays riches à la conférence de Copenhague (2009). Incarnant la confiance entre le Sud et le Nord, responsable historique du réchauffement, sa création a été essentielle au processus des négociations climat.