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La Chine s'est dite mercredi "très inquiète" après le lancement par l'Union européenne d'une enquête visant les fabricants d'éoliennes subventionnés par Pékin et soupçonnés de fausser le marché en Europe.
"Je pense que le monde extérieur s'inquiète des tendances protectionnistes croissantes de l'Union européenne", a déclaré face à la presse Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
"La Chine est très inquiète des mesures discriminatoires prises par les Européens contre des entreprises et même des industries chinoises", a-t-elle ajouté.
Après l'automobile, le ferroviaire et les panneaux solaires, l'Union européenne a engagé mardi un nouveau bras de fer avec la Chine, sur fond de tensions commerciales avec Pékin.
"Aujourd'hui, nous lançons une nouvelle enquête sur les fournisseurs chinois d'éoliennes", avait annoncé mardi la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager.
"Nous étudions les conditions de développement de parcs éoliens en Espagne, en Grèce, en France, en Roumanie et en Bulgarie", avait-elle précisé, s'exprimant depuis les Etats-Unis, lors d'un discours à l'Université de Princeton (New Jersey).
Cette enquête s'inscrit dans le cadre de nouvelles règles européennes entrées en vigueur à la mi-2023 pour empêcher les subventions de pays tiers soupçonnées de créer une concurrence déloyale lors d'appels d'offres.
Dans l'UE, les éoliennes chinoises sont vendues à des prix jusqu'à 50% inférieurs à ceux des concurrents européens, affirme WindEurope, le lobby européen du secteur.
"Il n'est pas possible de faire cela sans subventions publiques injustes", a assuré Giles Dickson, son directeur général, qui a salué l'annonce de l'enquête de l'UE.
La Chambre de commerce chinoise dans l'UE a de son côté dénoncé "un acte de coercition économique" et le "déploiement continu de nouveaux outils contre les entreprises chinoises".