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Seulement 500 unités de méthanisation sont en activité en France, alors que le ministère de la Transition écologique entend accélérer le développement de cette filière d'énergie renouvelable, a-t-on appris mardi lors d'une rencontre dans le cadre du salon de l'élevage (Space) à Rennes.
"Il s'agit d'un développement très modeste par rapport aux objectifs de (l'ancien ministre de l'Agriculture) Stéphane Le Foll et par rapport à ce qui se fait dans d'autres pays européens", a constaté Gilles Petitjean, directeur de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) Bretagne.
Lancé au printemps 2013 par M. Le Foll et la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, le plan "Énergie Méthanisation Autonomie Azote" (EMAA) prévoyait "1 000 méthaniseurs à la ferme en 2020", avec le double objectif de réduire les engrais chimiques en les remplaçant par l'azote issu des effluents d'élevage et de développer les énergies renouvelables dans le cadre de la transition énergétique.
Fin mars, le ministère de la Transition écologique a annoncé une série de mesures visant à accélérer le développement de cette filière, permettant d'envisager un nouveau souffle pour la méthanisation. Celle-ci permet de produire du gaz - à partir de la fermentation de résidus de l'agriculture ou de déchets ménagers notamment - qui peut être ensuite injecté dans le réseau gazier ou être brûlé pour produire de l'électricité. La loi de transition énergétique fixe l'objectif que 10% du gaz soit d'origine renouvelable en 2030.
Autre avantage de la méthanisation en agriculture: permettre une diversification et une source de revenus supplémentaires pour les exploitations agricoles, a rappelé M. Petitjean. Actuellement, environ 80 unités de méthanisation agricole fonctionnent en Bretagne. "Il faut qu'on arrive à atteindre 50 à 100 installations par an" dans la région, a fait valoir le représentant de l'Ademe.
Comparé aux autres sources d'énergie renouvelable, l'un des avantages de la méthanisation est sa "flexibilité". Cette technique a "une capacité d'adapter sa production en temps réel": produire davantage ou moins, selon les nécessités à un moment donné, a souligné Jean-Philippe Lamarcade, directeur régional Enedis.
La méthanisation peut également fournir du gaz qui a une "grande capacité de stockage, contrairement à l'électricité", a développé Éric Feuillet, chef de projet biométhane chez GRDF. On compte actuellement "50/60 installations de biométhane rattachée au réseau en France", a-t-il précisé.
Souvent citée en exemple, la comparaison avec l'Allemagne, qui comptait elle 2 300 unités de méthanisation en 2017, s'avère difficile, ont estimé les participants, car "ici, on travaille des déchets, alors qu'en Allemagne, ils mettent du maïs" dans leurs unités.