Electricité: un juge d'instruction enquête sur le possible danger de parafoudres radioactifs

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Un juge d'instruction saisi d'une plainte d'associations et d'ex-salariés d'Orange enquête depuis mars sur une possible exposition au long cours à de la radioactivité via des "parafoudres", des boîtiers évitant des surtensions, a appris l'AFP de source proche du dossier mardi.

Une première plainte avait été déposée mi-2019 à Clermont-Ferrand, donnant lieu à une procédure à Paris confiée aux enquêteurs environnementaux de l'Oclaesp, suivie d'une plainte avec constitution de partie civile déposée en octobre 2023 pour obtenir la désignation d'un juge d'instruction.

La source judiciaire a confirmé mardi à l'AFP l'ouverture le 26 mars d'une information judiciaire pour mise en danger d'autrui, emploi de travailleur dont l'activité l'expose aux rayonnements ionisants sans évaluation des risques conforme et sans respect des règles de prévention.

"Nous espérons que l'instruction permettra de dégager les responsabilités", a indiqué, sollicité par l'AFP, Me François Lafforgue, avocat de l'association Henri Pézerat, de l'Union départementale CGT du Cantal et de plusieurs de ses branches ainsi que de deux personnes physiques.

D'après la plainte, de nombreux agents d'Orange, anciennement France Télécom, ont "été exposés, parfois malgré leurs alertes, à des parafoudres radioactifs", possiblement jusqu'en 2015, sans même que la société "dispose d'une autorisation lui permettant de manipuler ou détenir" des "radionucléides".

Les parafoudres, des petits tubes en verre mesurant entre 1 et 5 cm, sont des dispositifs de protection des appareillages électriques ou électroniques pour éviter les surtensions sur les lignes.

Ils ont été installés par centaines de milliers à partir des années 1940 sur l'ensemble du réseau français, sur les boîtiers et répartiteurs de lignes, jusqu'à leur interdiction en 1978.

Sollicité par l'AFP, Orange a assuré que "depuis que le risque attaché à des parafoudres à radioéléments a été mis en évidence dans les années 2000, France Télécom puis Orange ont mené plusieurs études visant à identifier les matériels en cause et les éventuels risques qu'ils présentaient".

"Les résultats de ces différentes expertises ont tous confirmé que les niveaux d'exposition potentiels sont très inférieurs aux limites admises par la règlementation pour l'exposition du public", a certifié Orange.

Dans une longue réponse, le groupe a aussi garanti avoir pris "toutes les précautions nécessaires" quant au "respect des exigences réglementaires" et à l'information des salariés, et a mis en oeuvre "un plan de dépose" de ces parafoudres "en toute sécurité", en lien avec l'Agence Nationale des Déchets Radioactifs (Andra) et autorisé par l'ASN, désormais achevé.

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