Électricité : aux fournisseurs alternatifs de « sortir de leur confort », juge Agnès Pannier-Runacher

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L'accord entre l'Etat et EDF sur le futur prix de référence de l'électricité nucléaire peut être l'occasion pour les fournisseurs alternatifs à l'électricien national historique de "sortir de leur confort" via notamment une "véritable politique de production", a suggéré lundi la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.

Ces concurrents du groupe national, qui à partir de 2026 ne pourront plus se fournir en électricité nucléaire à bas coût chez EDF, s'inquiètent des conséquences de cette réforme sur la compétition commerciale.

"On respecte le droit européen. Cette politique commerciale doit se faire avec des pratiques de transparence et de réplicabilité", a souligné Mme Pannier-Runacher.

"Mais c'est vrai que cela oblige les fournisseurs alternatifs à sortir de leur confort, qui consistait à mettre une marge commerciale sur un produit déjà prépackagé par EDF et à se sourcer en complément sur les marchés et à se couvrir en disant +ah ben désolés, le prix de l'électricité a augmenté sur les marchés, je ne peux rien faire", a-t-elle dit lors d'une rencontre avec l'Associations des journalistes économiques et financiers.

"Les fournisseurs alternatifs vont devoir eux aussi deployer une politique commerciale qui devra les inciter à mettre en place des contrats de long terme, ce que nous souhaitons, et à augmenter leurs capacités de production directement s'ils sont producteurs ou à se sourcer auprès de gens qui ont des capacités de production", a-t-elle ajouté.

"Donc je reponds à Engie que bien sûr il y aura de la transparence et de la réplicabilité et je les enjoins à prendre l'opportunité de développer une véritable politique de fourniture d'électricité, avec plus de production sur le territoire français et plus de prise de risques", a-t-elle encore dit.

Engie, le 2e fournisseur d'électricité en France, s'est notamment inquiété du "risque d'un renforcement de la position dominante d'EDF", dans une déclaration le 22 novembre.

"Il faudra ainsi s'assurer que les activités de producteur et de fournisseur d'EDF soient strictement séparées, afin de garantir à tous les fournisseurs un même accès aux volumes d'électricité", afin de permettre un "fonctionnement transparent et équitable de ce marché", a souligné le groupe, sans toutefois évoquer de scission d'EDF.

L'accord trouvé entre l'Etat et EDF doit permettre d'atteindre un prix de référence de l'électricité nucléaire de 70 euros le MWh à partir de 2026. Ce système prévoit un mécanisme progressif de redistribution des revenus d'EDF aux consommateurs lorsque le prix du mégawattheure dépasse certains seuils, l'un fixé à 78-80 euros et l'autre à 110 euros.

Commentaires

BrigitteMB
Je ne vois pas bien au nom de quoi les "fournisseurs" (même pas livreurs...) non-producteurs pourraient exiger d''avoir les mêmes droits sur les produits que les producteurs eux-mêmes. A ma connaissance eux ne connaissent pas les aléas liés à la production. Ce ne sont que des intermédiaires supplémentaires créés et très favorisés par l'ARENH, et par cette nouvelle usine à gaz, alors que pour toutes les autres activités on valorise les circuits courts....
Rochain Serge
L'ARENH à bien joué son role, protéger EDF de l'apparition d'une concurrence. Maintenant quEDF est redevenue une entreprise d'état comme la poste ou l'armée, L'ARENH peut disparaître. Serge Rochain
Olivier de boissezon
Ah la la, quel charabia de cette pseudo modernité, je cite : "Mais c'est vrai que cela oblige les fournisseurs alternatifs à sortir de leur confort, qui consistait à mettre une marge commerciale sur un produit déjà prépackagé par EDF et à se sourcer en complément sur les marchés et à se couvrir en disant +ah ben désolés, le prix de l'électricité a augmenté sur les marchés, je ne peux rien faire", a-t-elle dit lors d'une rencontre "... Que n'a t elle compris cela avant ? Qu'avait elle en tête comme compréhension de cette arnaque de l'ARENH avant la crise de l'énergie de 2018 à maintenant ? Avec l'EPIC EDF, nationalisé en 1946, existait la péréquation tarifaire : le même prix du kWh quel que soit l'endroit du territoire métropolitain français, avec une variation selon le niveau de raccordement et le volume (un prix de gros en quelque sorte). Et le prix du kWh baissait chaque année en francs constants par le biais du Contrat Stratégique de 4 années signé avec l'Etat (durant les années 80). L'Entreprise Publique Industrielle et Commerciale ne faisait pas de bénéfice et réinvestissait pour l'avenir dans les réseaux et dans les outils de production. L'ARENH me semble une spoliation du Bien de la Nation française (outils de production, réseaux, compétences).

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