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Le président brésilien Lula a déclaré dimanche qu'il espérait que "le bon sens" allait prévaloir entre le Venezuela et le Guyana, le jour où Caracas organise un référendum pour renforcer ses prétentions sur une région riche en pétrole sous administration de Georgetown. "J'espère que le bon sens va prévaloir, du côté du Venezuela et du Guyana", deux pays situés à la frontière nord du Brésil, a déclaré Luiz Inacio Lula da Silva depuis Dubaï, en marge de la conférence de l'ONU sur le climat COP28.
Les Vénézuéliens sont appelés aux urnes dimanche pour un référendum sur l'Essequibo, un territoire de de 160 000 km2 représentant plus des deux tiers du Guyana et où vivent 125.000 personnes, soit un cinquième de sa population. "Il y a un référendum, qui aboutira probablement au résultat souhaité par (le président vénézuélien, Nicolas) Maduro. (...) Mais s'il y a une chose dont le monde n'a pas besoin, dont l'Amérique du Sud n'a pas besoin, c'est de troubles", a affirmé le président brésilien. Le gouvernement brésilien a renforcé ces derniers jours ses troupes à la frontière et s'est dit "préoccupé" par le "climat de tension".
Attribué au Guyana par une décision de justice de 1899, l'Essequibo a avivé la convoitise du Venezuela depuis que d'importantes réserves de pétrole y ont été découvertes par le groupe américain ExxonMobil en 2015.
Le référendum de dimanche porte notamment sur un rejet de cette décision de justice, Caracas soutenant que le fleuve Essequibo devrait être la frontière naturelle, comme en 1777 à l'époque de l'empire espagnol, et estime que le Royaume-Uni s'est octroyé des terres vénézuéliennes au XIXe siècle.
Les autorités vénézuéliennes ont souligné qu'elles ne cherchaient pas un motif pour envahir la zone, comme le craignent les Guyaniens. Vendredi, la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute instance judiciaire de l'ONU, a enjoint à Caracas de "s'abstenir d'entreprendre toute action qui modifierait la situation dans le territoire en litige", sans mentionner le référendum.