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A Davos, le patron de TotalEnergies appelle l'UE à "protéger" son industrie verte

  • AFP
  • parue le

"Je ne suis pas protégé": à Davos, le patron de TotalEnergies Patrick Pouyanné a appelé jeudi l'Union Européenne qui vise la neutralité carbone en 2050 à mieux protéger son industrie verte face à la concurrence, notamment chinoise.

Le PDG entendait souligner les contradictions du Pacte vert de l'UE, la stratégie européenne de croissance verte pour atteindre la neutralité carbone en 2050: elle suppose de mobiliser massivement les énergies renouvelables, alors que ce secteur est fragilisé en Europe par une concurrence rude jugée déloyale par des industriels.

"Nous avons besoin de réconcilier l'objectif" du Pacte vert et de "l'industrie verte", a déclaré le dirigeant lors d'une conférence sur l'électricité européenne à laquelle prenait part Maros Sefcovic, vice-président exécutif de la Commission européenne pour le Green Deal européen.

Le dirigeant a cité deux exemples: le SAF, le carburant durable d'aviation, et les panneaux solaires. "Aujourd'hui j'investis dans des usines en Europe (...) pour produire du SAF, mais je vois des importations de SAF venant de Chine qui est à un coût bien inférieur à ce que je peux produire en Europe. Je ne suis pas protégé", a déclaré Patrick Pouyanné.

Pour le PDG du groupe pétro-gazier français qui se diversifie et consacre un tiers de ses investissements aux énergies renouvelables, "l'agenda [vert de l'UE] ne protège clairement pas les industries européennes", alors que les États-Unis "l'ont fait sous (Joe) Biden", à travers le méga-plan de soutien à l'industrie verte américaine IRA (Inflation Reduction Act).

"Je suis un gros investisseur dans le solaire aux États-Unis (...). Si je veux avoir une incitation fiscale, je suis obligé de prendre des fabricants de panneaux solaires aux USA", a-t-il expliqué.

Il reconnaît que produire ces technologies plus propres "coûte plus cher en Europe", mais "nous devons trouver un moyen de protéger" l'industrie, et "cela signifie donner une préférence aux produits européens".

Le PDG du groupe français, qui se présente comme le principal exportateur de gaz liquéfié (GNL) des États-Unis, est un des patrons qui interrogeront Donald Trump durant sa visioconférence au Forum de Davos jeudi prévue à 16H00 GMT.

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