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Face aux risques pesant sur l'approvisionnement en énergie l'hiver prochain, qui pourraient se traduire par des coupures affectant des millions de foyers, Londres se prépare notamment à faire tourner plus longtemps ses centrales à charbon, a-t-on appris lundi auprès du gouvernement.
"Il est normal que nous explorions un large éventail d'options pour renforcer notre sécurité énergétique et notre approvisionnement" et "même s'il n'y a pas de pénurie, nous devrons peut-être garder nos centrales électriques au charbon ouvertes" cet hiver, selon une déclaration transmise à l'AFP.
Dans un scenario dans lequel la Russie réduirait encore son approvisionnement en gaz à l'Europe, des coupures de courant pendant les pics de consommation pourraient affecter jusqu'à six millions de foyers l'hiver prochain, a indiqué une source proche du dossier à l'AFP, confirmant une information du quotidien The Times.
Le Royaume-Uni, très dépendant du gaz dans sa production d'électricité, importe cependant moins d'hydrocarbures russes que d'autres pays européens, et Londres a annoncé la fin de ses importations de pétrole et de charbon russes d'ici à la fin de l'année et veut aussi cesser à terme celles de gaz.
Le ministre de l'Energie Kwasi Kwarteng a demandé aux opérateurs des trois dernières centrales à charbon du pays, qui devaient fermer à partir de septembre prochain, de les maintenir ouvertes, sans pour autant renoncer à l'objectif du pays de sortir totalement du charbon thermique d'ici octobre 2024, assure l'exécutif.
Drax, qui exploite la plus grosse centrale à charbon du pays, avait déjà indiqué en septembre qu'elle pourrait prolonger l'utilisation du charbon si nécessaire, pour aider à maintenir l'équilibre du réseau électrique.
Une autre piste explorée par le gouvernement pour sécuriser l'approvisionnement est de prolonger la vie de la centrale nucléaire Hinkley B, dont le démantèlement devait commencer cet été, a rappelé lundi le secrétaire d'Etat chargé des technologies Chris Philip.
"Le gouvernement n'a aucun problème d'approvisionnement en gaz ou en électricité et est parfaitement préparé à tous les scénarios, même ceux qui sont extrêmes et très peu susceptibles de survenir", a toutefois assuré l'exécutif.
Outre les craintes sur l'approvisionnement, l'envolée des prix de l'énergie nourrit une sévère crise du coût de la vie dans le pays, qui s'aggravera encore cet hiver.
Londres s'est résolu la semaine dernière à instaurer une taxe sur les bénéfices des géants pétroliers pour financer des milliards de livres d'aides aux plus modestes.
Le gouvernement britannique a récemment publié une nouvelle stratégie qui continue à mettre l'accent sur le développement des énergies renouvelables, mais qui prône aussi l'investissement dans les hydrocarbures en mer du Nord.