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L'Inde a demandé jeudi à la Cour internationale de justice (CIJ) de ne pas créer de nouvelles obligations pour lutter contre le réchauffement climatique, alors que la juridiction travaille à l'élaboration de nouvelles directives mondiales.
« Éviter de créer des obligations nouvelles ou supplémentaires »
Le pays a estimé devant la CIJ que le cadre existant de l'ONU était suffisant, provoquant la colère des petits Etats vulnérables qui souhaitent voir la Cour aller plus loin.
"La Cour devrait éviter de créer des obligations nouvelles ou supplémentaires au-delà de celles déjà existantes", a déclaré le représentant de l'Inde Luther Rangreji à la CIJ.
La convention de l'ONU sur les changements climatiques (CCNUCC) "reflète un équilibre délicat entre des intérêts différents et bénéficie d'une adhésion presque universelle", a estimé M. Rangreji.
Il a également averti que la patience de l'Inde avait ses limites alors que le pays le plus peuplé du monde cherche à réduire ses émissions polluantes tout en s'attaquant à la pauvreté dans le pays.
"L'Inde mène des actions climatiques ambitieuses basées sur ses propres ressources nationales, malgré le fait que nos partenaires des pays développés n'aient pas rempli leurs obligations de fournir un financement climatique et des technologies à faible émission de carbone", a-t-il poursuivi.
Objectif d'émissions nettes nulles d'ici 2070
"Naturellement, il y a une limite à la charge que nous imposons à nos citoyens, même lorsque l'Inde vise des objectifs de développement durable pour un sixième de l'humanité", a-t-il ajouté.
L'Inde s'est engagée à parvenir à une économie à émissions nettes nulles d'ici à 2070, soit deux décennies après la plupart des pays occidentaux industrialisés.
Elle fait partie de la centaine de pays et organisations qui doivent présenter leurs points de vue sur le changement climatique devant la CIJ, qui siège à La Haye.
La France de son côté a déclaré jeudi devant la Cour placer "comme de nombreux pays" "des attentes élevées dans cette procédure".
L'ONU a demandé à la CIJ un "avis consultatif" sur les obligations des pays en matière de lutte contre le changement climatique et sur les conséquences juridiques pour les Etats qui causent des dommages au climat.
Mais les deux plus gros pollueurs du monde, les Etats-Unis mercredi, et la Chine mardi, ont, comme l'Inde, exhorté la Cour à s'en tenir au droit actuel.
La CIJ mettra probablement des mois, voire des années, à rendre son avis, dont certains estiment qu'il aura un impact limité étant donné sa nature non contraignante.