Climat : la capture et le stockage géologique du CO2 ont « un potentiel limité » en France selon l'Ademe

  • AFP
  • parue le

Les technologies de capture et stockage géologique de CO2, destinées à pomper les émissions des industries, ne pourront être mises en place que dans peu de territoires en France, met en garde l'Agence de la transition écologique (Ademe) dans un avis publié mardi.

Le CSC (ou CCS en anglais), qui vise à récupérer le CO2 dans les fumées, à le transporter puis le stocker dans le sous-sol, est "une technologie qui semble incontournable pour certains secteurs fortement émetteurs", car permettant de réduire les émissions sans changer fondamentalement le mode de production, souligne l'Agence.

Mais son déploiement rencontre de fortes contraintes techniques, géologiques, économiques, et ne pourrait se faire en France que sur trois sites industriels : autour de Dunkerque (Hauts-de-France), du Havre (Normandie) et de Lacq (Nouvelle-Aquitaine), estime l'avis. Ces trois secteurs ont un potentiel de CSC d'environ 24 millions de tonnes de CO2 par an, dont 90% seraient stockées en mer hors territoire français (sauf Lacq, à terre). Dunkerque concentrerait à lui seul 15 millions de tonnes de CO2 par an -- à condition qu'il n'y ait plus de verrou réglementaire pour exporter hors du territoire.

Toutes les industries ne peuvent donc y avoir recours, explique l'Ademe, notamment les sites trop déconcentrés ou éloignés des zones de stockage géologique, comme les industries chimiques d'Auvergne-Rhône-Alpes ou les cimentiers dispersés sur le territoire. Les trois zones seraient cependant à elles seules compatibles avec la stratégie bas carbone de la France, qui prévoit de limiter le CSC à 5 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année d'ici 2050 par l'industrie.

Porteuses de promesses dans la lutte contre le réchauffement, les technologies de CSC font l'objet de coûteuses recherches dans le monde depuis 30 ans. Seuls une vingtaine de projets existent, stockant à peine 23 millions de tonnes de CO2 par an. Cette technique reste de fait très chère (100 à 150 euros par tonne de CO2 évitée, quatre à sept fois plus qu'une autre technologie industrielle).

Et elle ne concerne que les sites très émetteurs, en nombre limité, et nécessite des adaptations au cas par cas : "ses coûts ne pourront donc pas être réduits drastiquement par un effet d'échelle", argumente l'Ademe. "La mise en oeuvre du CSC pour atteindre la neutralité carbone est donc à envisager en tant que dernière étape dans une stratégie de décarbonation commençant par des actions plus performantes", résume l'agence.

Commentaires

Jean FLUCHERE
Il suffit de lire l'étude récente publiée par Sauvons le Climat et que l'on trouve sur son site.
OGES
Si nous pouvions produire nos réserves de pétrole et de gaz en France, qui semblent importantes selon une ancienne étude publiée par vous, il y aurait de la place pour réinjecter le C02. A condition de revenir sur les termes de cette loi qui interdit de produire...et même de savoir clairement ce que la France possède comme ressources. Et cela ferait repartir notre économie en privilégiant le circuit court si à la mode actuellement, plutôt que d'importer notre pétrole et notre gaz depuis des pays lointains non écologiques
Vincent
Point de vue qui semble intéressant oui mais qui n'a pas la moindre chance d'aboutir... Si jamais une idée comme celle-là est évoquée par un politicien, elle va faire un tollé dans l'opinion publique. Le vote écolo commence à prendre de l'ampleur en France et jamais une telle mesure n'a de chance d'être considérée. On préfère, pour avoir la conscience tranquille, que les cochonneries soient faites bien loin de chez nous (Permien, au large de l'Afrique de l'Ouest, au Moyen-Orient ou dans les pays de l'ex-URSS) et importer le brut qu'on traite chez nous pour ensuite abreuver toutes nos stations de carburants à prix "relativement abordable" pour le consommateur. De toute façon, le pétrole qu'il y a sous nos pieds, en France, ne suffira pas à assurer la totalité de notre consommation, loin de là.
Moshitone
Il suffit de faire quelques recherches pour se rendre compte que l'article est parti dans le faux, concernant les coûts de stockage, ayant plus en plus de recherche et de réduction du coût financier, ces dernières années, le stockage des GES est une solution incontournable pour limiter le RC..

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