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Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) liées aux consommations d'énergie sont reparties à la hausse après trois années de stagnation, selon des estimations préliminaires publiées lundi par le cabinet Enerdata, confirmant de récentes prévisions d'autres experts internationaux.
Selon Enerdata, les émissions de CO2 liées à la combustion des énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole) auraient augmenté d'environ 2% l'an dernier, à cause d'une consommation de charbon plus élevée. Après trois années de baisse, les trois pays ayant le plus recours au charbon ont tous augmenté leur consommation de cette énergie la plus polluante: elle a bondi de 3,7% en Chine, de 4% en Inde, et s'est repris légèrement aux États-Unis (+1%).
En Chine, ce rebond est le résultat de la hausse de la consommation d'électricité et d'un relâchement des restrictions réglementaires sur le charbon, dans un contexte de croissance économique forte, explique Enerdata. Aux États-Unis, la hausse des prix du gaz a concouru à rendre le charbon un peu plus attractif. Pour alimenter sa demande, la Chine a par ailleurs fortement augmenté ses importations de gaz et notamment de gaz naturel liquéfié (+50%).
La reprise économique en Russie s'est traduite par une hausse de la consommation de gaz après quatre années de baisse, alors qu'elle a baissé de 3% aux États-Unis du fait d'un hiver plus chaud, de la concurrence des énergies renouvelables et d'un charbon comparativement moins cher. La Chine (+6%) a également tiré la demande mondiale de pétrole l'an dernier. Elle a augmenté de 2% en Inde avec le développement de l'automobile, à peine plus qu'aux États-Unis et en Europe.
Ces estimations confirment celles publiées en novembre par le Global Carbon Project, fruit du travail de scientifiques du monde entier, et qui avait jeté un froid sur la COP23 de Bonn, rendez-vous de mobilisation internationale dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Pour son bilan, Enerdata a recensé les données publiées par les dix pays les plus gros consommateurs de chaque énergie sur les trois premiers trimestres et extrapolé les données pour le dernier trimestre. L'estimation peut donc encore varier en fonction du froid observé fin 2017, qui influence les consommations de gaz. Mais "la hausse des émissions est certaine", a précisé à l'AFP Nathalie Desbrosses, d'Enerdata.