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La Turquie a rejeté lundi une mise en garde de Washington, qualifiée d'"irréaliste", concernant les activités de forage de gaz au large de Chypre.
Le département d'Etat américain avait exprimé dimanche dans un communiqué sa préoccupation et demandé à la Turquie de ne pas poursuivre ses projets visant à commencer des activités de forage de gaz dans la "zone économique exclusive de Chypre".
L'Union européenne avait adressé récemment une demande similaire à la Turquie.
"Le communiqué du département d'Etat en date du 5 mai, relatif aux activités de forage de la Turquie dans son propre plateau continental, est irréaliste", a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères.
Dans un communiqué, le ministère a fait valoir que la Turquie n'était pas tenue par les accords de délimitation maritime entre le gouvernement internationalement reconnu de Chypre et d'autres pays riverains de la Méditerranée et qu'Ankara avait des droits à faire valoir sur son propre plateau continental.
"Par conséquent, les tentatives de parties tierces de se substituer aux tribunaux internationaux pour délimiter des frontières maritimes sont inacceptables", a ajouté le ministère turc.
Insistant sur l'absence "d'un accord de délimitation maritime valide dans la région", la diplomatie turque a affirmé que "nos opérations de forage et de recherche sismique se poursuivront dans notre plateau continental dans les zones où notre gouvernement a accordé des licences à Turkish Petroleum en 2009 et 2012".
Dans un message publié vendredi sur le service international de message maritime NAVTEX, les autorités turques ont annoncé leur intention de mener des opérations de forage de gaz jusqu'en septembre dans une portion de la mer Méditerranée qui, selon des médias chypriotes, déborde sur la zone économique exclusive de Chypre.
La République de Chypre, membre de l'Union européenne, n'exerce son autorité que sur les deux tiers sud de l'île. La partie nord est occupée par la Turquie depuis 1974, quand Ankara est intervenue militairement en réaction à une tentative de coup d'Etat menée par des Chypriotes-grecs voulant unir l'île à la Grèce contre la volonté des Chypriotes-turcs.
La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé les appétits des pays de la région.
La République de Chypre a signé des contrats d'exploration avec des géants des hydrocarbures comme l'italien Eni, le français Total ou l'américain ExxonMobil.
Mais Ankara s'oppose à toute exploration et exploitation de ces ressources gazières qui exclurait l'autoproclamée République turque de Chypre du Nord, non reconnue par la communauté internationale.