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La jeune entreprise Elyse Energy a annoncé jeudi avoir levé 120 millions d'euros auprès de plusieurs partenaires, financement qui permettra d'accélérer des projets dans la production de méthanol de synthèse et de carburants durables à partir d'hydrogène bas carbone.
Les partenaires historiques et nouveaux investisseurs
La PME de 80 salariés a obtenu un tour de table de "près de 120 millions d'euros" auprès du fonds Hy24, PGGM, Bpifrance et Mirova, pour accélérer le développement de projets répondant "aux besoins croissants de décarbonation dans les secteurs des transports aérien et maritime, et de la chimie", a-t-elle détaillé dans un communiqué.
Elyse Energy s'est appuyé sur le soutien de ses partenaires historiques Hy24, gestionnaire d'actifs privés centré sur l'économie de l'hydrogène, et Mirova, filiale de Natixis dédiée à l'investissement responsable.
Hy24 renforce en outre son engagement en entrant au capital de l'entreprise à travers son "Clean Hydrogen Infrastructure Fund", fonds qui soutient des développeurs de projets hydrogène. À leurs côtés, deux nouveaux investisseurs : PGGM, un gestionnaire de fonds de pension néerlandais, et Bpifrance, la banque publique d'investissement en France.
Une décision finale d'investissement attendue « fin 2025-début 2026 »
Elyse Energy compte désormais amener ses projets les plus avancés "vers une décision finale d'investissement attendue pour fin 2025-début 2026", étape préalable au lancement des constructions.
Ces projets d'usine - BioTJet (biokérosène de synthèse à destination du secteur aéronautique dans les Pyrénées-Atlantiques), eM-Rhône (production de e-méthanol en Isère) et eM-Numancia (e-méthanol en Espagne) - permettraient d'éviter l'émission de près de 700 000 tonnes de CO2 par an, selon Elyse Energy.
Produit à partir d'hydrogène bas carbone (issu d'électricité d'origine renouvelable ou nucléaire) et de CO2 recyclé, le e-méthanol ou méthanol de synthèse est considérée comme une molécule prometteuse pour décarboner les secteurs polluants de la chimie et du transport maritime.
Hy24 attend plus sur l'hydrogène bas carbone
"Cette opération est la preuve que ces sujets avancent, que nos projets avancent, qu'il y a une demande de clients, qu'il y a un écosystème industriel et un écosystème financier", a déclaré à l'AFP Pascal Pénicaud, président d'Elyse Energy.
Pour Hy24, les secteurs maritime et aérien, très émetteurs de gaz à effet de serre réchauffants pour l'atmosphère, ne réussiront pas leur décarbonation sans recourir à l'hydrogène bas carbone. La production de cet hydrogène décarboné ne progresse pourtant pas au rythme attendu, en raison du coût des projets mais aussi, regrette HY24, d'une mise en œuvre des politiques et des réglementations "extrêmement complexe".
"Si la politique européenne de sécurité énergétique très alignée avec la transition verte n'est pas déployée rapidement, l'hydrogène bas carbone ne peut pas se déployer rapidement", a souligné auprès de l'AFP Pierre-Etienne Franc, directeur général d'Hy24.