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La présidente de la Commission de régulation de l'Energie (CRE), Emmanuelle Wargon, a appelé mardi à "faire attention" concernant une hausse trop importante d'une taxe sur l'électricité, alors que le gouvernement compte l'augmenter plus que prévu pour engranger des recettes supplémentaires.
Relèvement de la TICFE
"C'est important que les Français qui ont été confrontés à la hausse voient aussi la baisse quand elle se matérialise (sur les marchés de l'électricité, NDLR). Et puis, on a cet enjeu climatique", a expliqué Mme Wargon sur RTL. "Pour répondre à cet enjeu climatique, c'est moins d'énergie fossile (...) c'est plus d'électricité et pour pouvoir aller vers plus d'électricité, il faut que l'électricité soit abordable", a-t-elle ajouté.
"Donc voilà, fiscalité, il faut faire attention", a dit Mme Wargon, interrogée sur une possible hausse de la Taxe intérieure de consommation finale sur l'électricité (TICFE), plus importante que prévu, et ses conséquences sur les factures.
Le gouvernement précédent a organisé la fin progressive du bouclier tarifaire. Il a ainsi déjà remonté le montant de la TICFE en février de 1 à 21 euros par mégawattheure et comptait la relever à 32,44 euros par MWh en février 2025, soit son niveau d'avant la flambée de l'inflation et des cours de l'électricité sur les marchés.
Au-delà de 32,44 €/MWh
Cette taxe avait été abaissée au minimum pour soulager les factures des Français pendant la crise énergétique. La remonter à 32,44 euros/MWh devait permettre à l'État de récupérer 5 milliards d'euros. "Ainsi, la fiscalité revient là où elle était avant la crise et en fonction des prix de marché", qui ont connu une forte baisse, "notre anticipation, c'était une baisse au moins 10% pour les tarifs réglementés de l'électricité en février", a indiqué Mme Wargon.
Comme l'a indiqué Le Parisien, "Bercy travaille à une augmentation de la TICFE au-delà des 32,44 euros" par MWh, ce qui rend cette perspective de baisse des factures en février plus incertaine. Le niveau de taxation retenu n'a pas été confirmé.
Interrogé dimanche par l'AFP, le ministère a reconnu que cette hypothèse était à l'étude : "Il est envisagé d'aller plus loin mais pour l'instant il n'y a rien de définitif, ce sera soumis au débat parlementaire", a-t-on indiqué.
La ministre de la Transition écologique et de l'Energie, Agnès Pannier-Runacher, a elle appelé dimanche à être "très vigilant": "si on va au-delà (des 32,44 euros/MWh), le risque, c'est qu'effectivement il y ait une augmentation de prix de l'électricité".