Le fabricant de batteries taïwanais ProLogium renforce son implantation en France

  • AFP
  • parue le

Le fabricant de batteries ProLogium, qui compte ouvrir sa giga usine à Dunkerque en 2027, va également ouvrir un centre de recherche à Paris-Saclay et s'associer avec Schneider Electric et Arkema, a annoncé le groupe taïwanais mardi.

Les autorisations d'ouverture de l'usine de Dunkerque (Nord) sont attendues fin 2024 et les travaux de construction devraient commencer d'ici le début de l'année 2025, a indiqué Calvin Hsieh, vice-président de ProLogium et dirigeant de l'usine, lors d'une conférence de presse à Paris.

La production devrait démarrer entre la fin de l'année 2026 et 2027.

Le groupe compte une dizaine de salariés en France et y a investi 10 millions d'euros, sur un total de 5,2 milliards et 3.000 emplois directs prévus à long terme.

Le financement du projet se fera "progressivement", a expliqué le président de ProLogium Bruce Wu: il se fait sur fonds propres et avec des subventions françaises (jusqu'à 1,5 milliard d'euros prévus), et le groupe évalue la possibilité d'une introduction en Bourse.

Le futur centre de recherche et développement sur le plateau de Saclay (Essonne) doit commencer à recruter des ingénieurs cette année.

Le Taïwanais a aussi signé des accords avec Schneider Electric et Arkema. Le géant français des équipements électriques et industriels va notamment développer des processus automatisés pour l'usine de Dunkerque, diminuer son empreinte carbone et prévoir son approvisionnement en électricité.

Le groupe chimique Arkema va développer de son côté des matériaux pour les batteries de ProLogium.

La giga-usine de ProLogium est l'une des quatre prévues en France, avec celles d'ACC (coentreprise Stellantis-Total-Mercedes), de Verkor et du groupe sino-japonais AESC-Envision avec Renault, alors que la fabrication des batteries pour voitures électriques est devenue un enjeu clé de souveraineté.

ProLogium a la particularité de développer des batteries à électrolyte semi-solide, où le courant passe par un conducteur dur (du silicone) et un peu de gel pour transmettre l'électricité entre l'anode (borne plus) et la cathode (borne moins).

Ces batteries sont présentées comme plus légères, plus sûres, se rechargeant plus rapidement et polluant moins lors de leur fabrication que le lithium-ion, qui domine actuellement dans l'automobile et les appareils électroniques.

Ces batteries doivent cependant encore passer au stade de la production en série: ProLogium a ouvert en janvier à Taïwan sa première usine-pilote, qui doit démontrer que cette technologie pourrait devenir un "nouveau standard", a souligné le fondateur et PDG de ProLogium, Vincent Yang.

Partenaire de Mercedes et du constructeur vietnamien Vinfast, le groupe prévoit d'équiper 300 premières voitures en novembre 2024 avec des batteries de 85 kWh, puis 1.500 autres voitures en 2025.

Commentaires

Serge Rochain

"....a investi 10 millions d'euros.. "...avec des subventions françaises (jusqu'à 1,5 milliard d'euros prévus)"
Bien sûr !
"Le groupe compte une dizaine de salariés en France ..."
Et ils le resteront longtemps !
"..et 3.000 emplois directs prévus à long terme"
Long, long, long, long terme !

Denis Margot

C’est comme ça que fonctionne l’innovation. L’un apporte la technologie, la PI, les brevets, l’autre apporte les fonds, un autre la crédibilité, d’autres encore l’outil industriel ou le marché. A priori, Schneider et Arkema ne sont pas des imbéciles, pas plus que les fonctionnaires qui ont avalisé l’affaire. Il y a toujours un risque, c’est le propre de l’entreprenariat. On doit supposer que les parties ont fait leurs devoirs vu les investissements en jeu. L’autre option est de ne rien faire, une coutume assez répandue dans la mentalité française, et de se mettre en grève parce que l’usine ferme ou qu’on ne trouve pas de boulot.

Ajouter un commentaire