Au Gabon, la capitale connaît une « crise énergétique sans précédent »

  • AFP
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La capitale gabonaise Libreville connaît de fortes perturbations d'approvisionnement en électricité en raison de la baisse du niveau de plusieurs barrages et d'incidents dans deux centrales électriques alimentant la ville, a annoncé mercredi le fournisseur national d'énergie.

Des délestages rotatifs « d'une durée moyenne de 3 heures, 2 à 3 fois par jour »

"Le Grand Libreville fait face à une crise énergétique sans précédent, qui se traduit par des perturbations dans la desserte en électricité", a expliqué dans un communiqué la Société d'Eau et d'Énergie du Gabon (SEEG).

"La SEEG est amenée à effectuer des délestages rotatifs d'une durée moyenne de 3 heures, 2 à 3 fois par jour (...) à partir du 4 septembre afin d'éviter un effondrement total du réseau électrique", a prévenu la compagnie.

Pour la première fois, le fournisseur d'électricité a annoncé les horaires de ces coupures alors que depuis plusieurs jours, des quartiers entiers de la ville sont privés tour à tour d'électricité, de nuit comme de jour, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Bas niveau de la retenue d'eau d'un grand barrage hydroélectrique

Selon la SEEG, ces difficultés s'expliquent par des difficultés dans plusieurs infrastructures de production d'énergie.

Le barrage de Kinguélé-Tchimbélé, qui produit 50% de l'électricité destinée à la capitale, enregistre un "déficit de 60 mégawatts" dû au bas niveau de la retenue d'eau ne permettant qu'"une exploitation limitée", détaille le texte.

La SEEG alertait déjà en juin, après la saison des pluies, de la "faiblesse des apports d'eau" dans le barrage.

Par ailleurs, deux centrales thermiques qui elles aussi fournissent la moitié des besoins énergétiques du grand Libreville enregistrent plusieurs ouvrages "indisponibles". La SEEG a plusieurs fois été épinglée pour des dysfonctionnements au mois d'août.

Retard de paiement 

Plusieurs médias locaux avaient révélé mi-août un retard de paiement de 15 milliards de francs CFA (23 millions d'euros) entre la SEEG et l'entreprise britannique Aggreko, prestataire dans l'exploitation de centrales au Gabon, qui menaçait alors de "procéder à l'arrêt complet de (sa) centrale".

La société a aussi fait état d'un "vaste système de détournement" du processus de recharge des compteurs individuels, "causant des pertes financières significatives pour l'entreprise et menaçant la sécurité des données et la confiance des consommateurs".

Le président de la transition, le général Brice Oligui Nguema, a décidé fin août de placer sous administration provisoire la société nationale après de fortes perturbations de ses livraisons et des détournements de ses recettes.

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