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Le chiffre d'affaires de Technip Energies a souffert l'an passé de sa sortie de l'immense projet de gaz naturel liquéfié qu'il menait avec le russe Novatek en Sibérie, mais le groupe d'ingénierie a amélioré son bénéfice et parie pour l'avenir sur la transition énergétique.
Pour sa deuxième année d'existence, Technip Energies a réalisé en 2022 un chiffre d'affaires de 6,282 milliards d'euros en baisse de 23% par rapport à 2021, a indiqué le groupe jeudi dans un communiqué.
En prenant en compte ses participations minoritaires dans différentes co-entreprises, le chiffre d'affaires "ajusté" s'est élevé à 6,424 milliards d'euros l'an passé, "en ligne" avec ses prévisions, a indiqué le directeur financier du groupe Bruno Vibert à la presse.
La sortie du projet Arctic LNG2 "n'a eu aucun impact sur les finances du groupe" et n'a généré "aucune dépréciation d'actif ni de pertes", a-t-il affirmé mais elle a pesé sur son "carnet de commandes".
"Nous avions 3,8 milliards d'euros de carnet de commande à exécuter en 2022 lorsque nous avons interrompu l'exécution du projet" à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et des sanctions internationales prononcées contre le pays, a-t-il expliqué.
Le groupe qui se présente comme un "leader mondial dans la conception et la construction d'usines de production de GNL" construisait "une infrastructure" de liquéfaction de gaz pour le russe Novatek, a précisé le directeur général Arnaud Piéton.
TotalEnergies, qui avait de son côté une participation de 19,4% dans Novatek et une autre, directe, dans le projet gazier Arctic LNG2 aux côtés de Novatek, a dû de son côté enregistrer une dépréciation exceptionnelle de 3,7 milliards de dollars (3,47 milliards d'euros) dans ses comptes du 4e trimestre 2022.
"Nous aurons terminé le processus de sortie complète du projet avant mi-2023", a ajouté M. Piéton, précisant qu'il n'avait plus de personnel sur place.
Marchés porteurs
Fin 2022, son carnet de commandes s'élevait à 12,8 milliards d'euros, soit deux fois son chiffre d'affaires.
L'an passé, Technip Energies a vu son bénéfice net progresser de 23% à 300,7 millions d'euros contre 244,6 millions en 2021, "confirmant" par ailleurs son "potentiel" sur les marchés du GNL qu'il juge "porteurs" à court terme aussi bien en Europe qu'en Asie.
Les importations européennes de (GNL) ont bondi de 63% l'an passé pour compenser le tarissement des gazoducs russes, selon un rapport de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) publié mardi.
Au delà du GNL, qui devrait rester l'un des principaux de ses moteurs de croissance immédiats, Technip Energies parie sur les marchés de la transition énergétique, enregistrant pour la première fois l'an dernier un milliard d'euros de prises de commandes dans des domaines comme le "captage du carbone", "l'hydrogène décarboné" et la "chimie durable".
Il a par exemple engrangé un contrat pour le captage et le stockage du carbone dans l'usine ExxonMobil de LaBarge aux Etats-Unis.
Le groupe a également évoqué un contrat pour une unité de captage et de stockage du carbone à l'échelle industrielle dans une usine d'incinération de déchets en Norvège.
Et il prévoit d'agrandir ses labos de recherche, notamment autour d'un projet "pilote" sur la "circularité du plastique".
Technip Energies, basée à Paris, est née début 2021 de la scission de TechnipFMC en deux entreprises d'ingénierie indépendantes. TechnipFMC, plus centrée sur le secteur pétrolier, est basée à Houston (Texas).