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Les immatriculations de voitures électriques en Allemagne ont fortement chuté en 2024, dans un marché automobile en léger recul, d'après les chiffres publiés lundi qui confirment l'année noire du secteur automobile dans le pays.
Selon un communiqué de l'agence fédérale de l'automobile KBA, 381.000 véhicules électriques ont été immatriculés en 2024, soit une chute annuelle de 27,4% après cinq années de croissance robuste.
En cause : une demande ralentie par les effets durables de l'inflation ainsi l'arrêt brutal, il y a un an, des aides publiques à l'achat. La part de marché de l'électrique est tombée à 13,5% des ventes totales de véhicules, après s'être approché des 19% l'an dernier.
Au total, 2,8 millions de voitures ont été immatriculées l'an dernier dans la première économie européenne, soit un recul de 1,0% après deux années consécutives de hausse.
Avec 992.000 nouvelles unités, les moteurs thermiques à essence regagnent même du terrain face à l'électrique en dépit des objectifs européens, avec des immatriculations en hausse de 1,4%.
Seul point positif : le segment des véhicules hybrides reprend de l'élan, en hausse annuelle de 12,7%, et représente désormais une immatriculation sur trois.
Vague de plans sociaux, marges érodées, concurrence chinoise accrue: l'année 2024 a été semé d'obstacles pour les constructeurs allemands.
"Et il est à craindre que 2025 ne soit pas vraiment meilleur", estime Constantin Gall, analyste du cabinet EY.
Depuis début janvier, les constructeurs doivent composer avec des sanctions européennes plus sévères sur les seuils de pollution des véhicules thermiques.
Une grande partie de la classe politique allemande souhaite réviser voire reporter ces sanctions, qui pourraient peser 16 milliards d'euros en capacité d'investissement sur les fabricants d'après l'Association des Constructeurs européennes d'automobiles (ACEA).
Le pays de l'automobile s'éloigne toujours plus de l'objectif très ambitieux des 15 millions de voitures électriques en circulation d'ici 2030.
L'arrêt soudain de subventions gouvernementales pour les véhicules électriques en décembre 2023 "a provoqué une incertitude massive chez les acheteurs potentiels, qui perdure encore aujourd'hui", poursuit M. Gall.
Le segment électrique devrait certes se redresser en 2025, les constructeurs sous pression étant contraints à accélérer leur virage électrique et baisser leurs prix selon EY.
Mais "cette croissance [des ventes] sera probablement chèrement payée", car "les baisses de prix se feront au détriment de la rentabilité des constructeurs", ajoute Constantin Gall.
Pour attirer les consommateurs, le chancelier social-démocrate Olaf Scholz en campagne pour les législatives fin février plaide pour une prime européenne à l'achat de voitures électriques.