Abandon d'un projet éolien flottant pilote au large de Belle-Île-en-Mer

  • AFP
  • parue le

Shell qui, avec deux partenaires, devait installer au large de Groix et Belle-Ile-en-Mer un site pilote d'éoliennes flottantes, a décidé d'abandonner son projet, en raison de la hausse des coûts et de "défis techniques, commerciaux et financiers", a annoncé mardi le consortium, confirmant une information des Echos.

Ce projet de 300 millions d'euros était porté par un consortium réunissant Shell, avec la Banque des territoires (Caisse des dépôts) et le chinois CGN.

Il devait permettre de tester trois éoliennes flottantes, technologie vue comme l'avenir de l'éolien en mer car permettant d'installer des parcs plus en profondeur, donc notamment plus loin des côtes, que les éoliennes rivées dans le plancher marin.

Trois autres fermes pilotes flottantes sont annoncées en France, toutes en Méditerranée. Ainsi par exemple, les flotteurs du projet prévu au large de Port-St-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône) ont-ils été dévoilés lundi.

Mais le projet breton "a été confronté à plusieurs défis techniques, commerciaux et financiers, le tout dans un contexte de coûts en constante augmentation et de contraintes très fortes, en termes d'inflation et de chaîne d'approvisionnement", a expliqué le consortium dans un communiqué mardi.

"Les conditions économiques liées au projet ont été significativement modifiées, remettant en cause, pour l'ensemble des partenaires du consortium la viabilité économique du projet", a-t-il ajouté.

Le projet s'est en particulier heurté au retrait de General Electric, qui devait fournir les éoliennes de six mégawatts (MW) mais s'est recentré sur la fabrication d'équipements aujourd'hui plus puissants, puis du fabricant de flotteurs Naval Group, qui a cédé son activité dans l'éolien flottant, détaillait l'article des Echos, dont Shell a confirmé le contenu à l'AFP.

Combiné à la hausse des coûts généralisée et à la crise de l'énergie, cela ne permettait plus de construire un modèle économique soutenable.

Shell avait repris le projet en 2019 en rachetant la société Eolfi, ex-filiale de Veolia et pionnier de l'éolien flottant.

La France, qui doit inaugurer dans quelques jours son tout premier parc éolien (80 éoliennes posées sur le fond) face à Saint-Nazaire, compte sur la technologie flottante pour pouvoir répondre à ses ambitions: quelque 40 gigawatts (environ 50 parcs) d'ici 2050.

Commentaires

EtDF
Ite Missae Est... Au moins quelques considérations économiques émises par des acteurs sérieux... , et comme disait Ulysse, "les vents ne sont pas toujours favorables" Encore une fois, on impressionne la foule en délire avec des 40 GW.. mais pendant combien d'heures???, et 50 parcs... mais pour combien d'années???... et à quel prix???
goldorak
Il faut vraiment arreter d'opposer Nucléaire et eolien+solaire. Actuellement et pour les 20 ans à venir, il y a un besoin fort pour les 2.
APO
@goldorak, Bien d'accord avec vous sur le principe. Juste un "bémol" sur l'éolien flottant par profondeurs conséquentes où l'on part sur de sujets complexes, pas matures et bien chers (financièrement...). L'éolien en mer posé ou ancré sur des fonds ne dépassant pas 80-100 mètres devrait bien se passer...

Ajouter un commentaire