40% des entreprises suisses doutent d'arriver à zéro émission nette de CO2 dans les délais

  • AFP
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Les entreprises suisses soutiennent à une large majorité les objectifs de lutte contre le changement climatique, mais 40% d'entre elles doutent de parvenir à zéro émission nette "dans les délais", selon une étude publiée lundi par la banque suisse UBS.

Alors que les électeurs suisses doivent se prononcer mi-juin sur une loi sur le CO2, la banque suisse a sondé en mars quelque 2.500 entreprises sur leurs objectifs en matière de durabilité.

Selon son enquête, neuf entreprises sur dix affirment accorder une grande attention au thème de la durabilité dans au moins un des trois grands aspects que sont les questions environnementales, sociales ou de gouvernance d'entreprise.

Un peu plus de la moitié des entreprises ont déjà pris des mesures concrètes pour réduire substantiellement leurs émissions de CO2, s'y sont engagées ou ont élaboré un plan interne, note cette étude.

Ce chiffre grimpe au-delà de 60% dans l'industrie et le secteur des transports et approche de 70% chez les grandes entreprises, d'après cette enquête qui met néanmoins en lumière des motivations différentes sur les questions de durabilité selon les secteurs d'activités ou la taille des entreprises.

Chez les grandes entreprises notamment, les questions d'image, de respect de la réglementation, des besoins de leurs clients ou encore de leur attrait pour les investisseurs priment.

"La question de la durabilité est très importante pour les entreprises suisses", a fait valoir Sabine Keller-Busse, présidente des activités d'UBS pour le marché, dans le communiqué accompagnant l'étude, "même si elles ont encore un long chemin à parcourir".

Si une grande majorité soutient l'objectif de zéro émission nette, 40% des entreprises doutent que cet objectif soit atteignable dans les délais, précise l'étude. L'enjeu pour les politiques est donc de convaincre le secteur privé qu'une réduction complète des émissions nettes est possible d'ici 2050, soulignent les auteurs de l'étude.

En 2019, la Suisse s'est dotée d'un plan ambitieux pour accélérer les efforts de réduction d'émissions de gaz à effets de serre, avec pour objectif de parvenir à la neutralité carbone d'ici 2050.

La loi sur laquelle les citoyens suisses doivent se prononcer mi-juin vise notamment à réduire d'ici 2030 les gaz à effets de serre d'au moins 50% par rapport à leur niveau en 1990, qui sert de point de référence.

Commentaires

Albatros
Il serait utile de développer précisément quels sont les arguments pour convaincre qu'il serait possible technologiquement, physiquement et économiquement de parvenir à la "neutralité carbone" en 2050. Nous attendons une réponse concrète, pas seulement des imprécations ou des YAKAFOKON ou des élucubrations des allumés du zéro... Merci aussi de ne pas m'insulter en cas de réponse. Cordialement.
BEE
Si la neutralité carbone anthropique concerne toutes les sources d'émission, et donc non seulement celles associées avec la consommation d'énergies, je comprends l'inquiétude des entreprises suisses, car comment remplacer les produits issus de la pétrochimie si on n'utilise plus de pétrole ? les produits de la pétrochimie sont partout autour de nous, depuis les isolants électriques, aux éléments du confort de l'habitat et de la mobilité (en général). Rappelons que le raffinage du pétrole ne peut produire des produits de la pétrochimie (Naphta, butane pentane) sans produire tous les autres produits (du GPL au bitume). D'ailleurs la neutralité carbone, signifie-t-elle que les routes seront bétonnées et non plus asphaltées. Si l'asphalte est interdit, comment obtiendrons nous les produits d'étanchéité ? Cela voudrait dire que l'on ne pourrait utiliser l'Ethane pas cher (des shale gas, par exemple) ? que les chinois doivent remplacer les PDH (propane dehydro) pour fabriquer le propylene et autres plastiques par quoi ? Si tous ces matériaux doivent être produits à partir de l'agriculture, il va falloir beaucoup de temps pour que le cout soit acceptable pour les marchés, et il faudra veiller à ce que l'agriculture alimentaire continue à alimenter les humains.... Eh bien vaste programme ! sincèrement je crois que si les citoyens de l'OCDE doivent s'appauvrir pour transférer les fonds aux pays en développement (accord de Paris), ce qui structurera la décarbonation sera le pouvoir d'achat des citoyens...et opas les objectifs climatiques. Je prends le pari...
EtDF
Pour compléter les questionnements d'Albatros et de BEE: Une loi VA viser à réduire d'ici 2030.... Mais si on remplace légalement le bitume par du béton... avec quoi fabrique t'on du béton? extraction des composants, chauffage et réduction des minéraux??? sans oubliez les dégagements de CO2 SI on veut continuer à produire la nourriture des humains, avec quoi avancerons ne serait-ce que les tracteurs? électrifiés à la batterie lithium?? bio-carburants??? empreintes CO2 effectives??? Si le CO2 est pour une part soluble dans l'eau, est il soluble dans la loi ????

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