Primée, la capitale danoise avait accueilli une conférence internationale en décembre 2009. (©VisitDenmark)
A la veille du sommet du G20 à Saint-Pétersbourg, le réseau C40 Cities a remis hier des prix à ses villes membres les plus exemplaires dans la lutte contre le changement climatique. Les 10 métropoles récompensées s’investissent dans des projets ambitieux leur permettant de réduire leur empreinte carbone.
C40 Cities, un réseau de villes engagées
Constitué en 2005, C40 Cities réunit des grandes villes qui s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) et à lutter contre les risques climatiques. Dans le monde, 63 membres appartiennent aujourd’hui à ce réseau avec des niveaux d’engagement et d’émissions variables. Parmi elles, 4 sont situées en Afrique, 18 en Asie et en Océanie, 19 en Europe, 13 en Amérique du Nord, 9 en Amérique du Sud.
La ville de Paris est membre de ce réseau. Elle émet près de 7,4 millions de tonnes de CO2 par an dont près de 50% proviennent des transports. Cette quantité est près de 6 fois plus faible que celle émise annuellement par Londres. Plus peuplée, la capitale britannique ambitionne toutefois de réduire de 60% ses émissions par rapport au niveau de 1990.
Combinées, les villes du réseau C40 Cities abritent un douzième de la population mondiale et génèrent près d’un cinquième du PIB mondial. A ce jour, plus de 4 700 actions collectives de lutte contre le changement climatique sont répertoriées au sein de ces villes. Toutes ces actions témoignent de l’implication croissante des échelons infranationaux pour œuvrer à la réduction des émissions de GES. Dans le même temps, les États rencontrent des difficultés importantes à obtenir des accords satisfaisant les différentes parties lors des sommets climatiques internationaux.
Le palmarès de 10 villes à l’honneur
Pour récompenser symboliquement ses villes membres les plus vertueuses, le réseau a établi avec l’entreprise Siemens des Prix remis aux villes s’étant distinguées dans différents domaines : transports, habitat durable, traitement des déchets, etc. Parmi les dix villes lauréates de cette édition, on retrouve :
- Bogota, Colombie (dans la catégorie « Transport urbain ») : le système de bus urbain rapide Transmilieno lancé en 2000 permet de transporter 70% de la population de la capitale colombienne. D’ici à 2024, l’ensemble du parc de bus sera remplacé par des modèles électriques ou hybrides. Un effort est également porté sur une conversion « écologique » des taxis de la ville ;
- Copenhague, Danemark (Mesure et planification carbone) : la ville danoise entend devenir avec son Plan Climat 2025 la première capitale présentant une empreinte carbone neutre à cet horizon. Dans cette optique, son principal axe d’action porte sur les bâtiments qui dégagent actuellement 75% des émissions totales de la ville ;
- Munich, Allemagne (Énergie verte) : la capitale de la Bavière prévoit de produire assez d’électricité d’origine renouvelable pour satisfaire l’ensemble de la consommation électrique de la ville d’ici à 2025. Cela nécessite une production renouvelable de près de 7 500 GWh par an. Si elle réalise cet objectif, Munich sera la première ville de plus d’un million d’habitants dans le monde à être entièrement alimentée par de l’électricité d’origine renouvelable ;
- San Francisco, États-Unis (Traitement des déchets) : la ville californienne s’est fixé dès 2002 un objectif « zéro déchets » d’ici à 2020. Près de 300 tonnes de restes alimentaires sont encore collectées chaque jour dans la métropole et la mairie encourage le compostage. Chaque année, San Francisco diminue de près de 100 millions le nombre de sacs plastiques utilisés ;
- Singapour (Infrastructures de ville intelligente) : près de 12% de la surface de la cité-État d’Asie du Sud-est est aujourd’hui occupée par des routes. La densité urbaine impose d’optimiser les solutions de transport : gratuité des transports en commun à certaines heures, péages au prix variable selon l’état du trafic, etc. Toutes les informations sont gérées depuis un poste central intelligent pour anticiper une trop forte congestion des routes.
Un lauréat peut surprendre dans ce classement : la ville de Mexico est primée dans la catégorie « Qualité de l’air » alors qu’elle est réputée pour être l’une des villes les plus polluées au monde. Celle-ci a engagé un programme « ProAire » ayant eu des effets significatifs dans ce domaine. La ville poursuit ses efforts, notamment à travers de grandes campagnes de sensibilisation du public. Les autres villes récompensées hier sont Melbourne (Habitat durable), New York (Adaptation et résilience), Rio de Janeiro (Communautés durables) et Tokyo (Finance et développement économique),
Les internautes sont également appelés à se prononcer sur les projets de 19 autres villes « finalistes » sur internet afin de remettre un Prix des citoyens en novembre prochain.