Sur le site de Fukushima Daiichi, l'inquiétude se concentre sur les fuites radioactives se déversant dans l'océan Pacifique. (©photo)
A l’université de Pavie (Lombardie), un purificateur d’eau d’un genre particulier finit actuellement d’être testé. Ce dernier serait susceptible de purifier l’eau radioactive de façon nettement plus efficace que les procédés employés aujourd’hui. Il pourrait ainsi permettre entre autres de traiter l’eau sur le site et autour de la centrale de Fukushima Daiichi.
Un procédé testé sur un réacteur de recherche italien
C’est donc dans le nord de l’Italie que ce nouveau purificateur d’eau radioactive est testé depuis des mois au sein du Lena (Laboratoire pour l’énergie nucléaire appliquée) de l’Université de Pavie. Ce laboratoire intègre un petit réacteur nucléaire de recherche (de type TRIGA) qui est en fonction depuis 1965.
La technologie, baptisée « WoW » Water », a la faculté de séparer les molécules d’eau par osmose des autres éléments, notamment des ions radioactifs mais aussi de polluants variés. Ses concepteurs précisent qu’elle ne requiert pas de filtres sans préciser toutefois les détails de son fonctionnement. Le purificateur doit encore subir une dernière série de tests sur un autre site dans le Piémont avant la possible industrialisation de ce procédé dans les prochains mois.
Selon le rapport « Radioactive water decontamination » publié par la CNN en octobre 2013, cette technologie pourrait permettre de multiplier par 1 000 l’efficacité des méthodes de purification actuellement utilisées. Concrètement, le taux de césium radioactif dans de l’eau contaminée pourrait être réduit de 7 500 fois selon l’Université. Cette invention suscite naturellement des espoirs du côté du Japon.
Un espoir pour la décontamination de l’eau à Fukushima Daiichi
Sur le site de Fukushima Daiichi, le traitement de l’eau souterraine et de l’eau de l’océan contaminées à proximité de la centrale constitue un enjeu central. A l’heure actuelle, près de 25 000 m3 d’eau sont purifiés chaque mois au sein de la centrale japonaise. Il résulte de ce traitement des quantités importantes de résidus radioactifs (boue et débris) dont le stockage induit un coût important.
D’après les scientifiques travaillant sur la nouvelle technique de purification, la concentration de ces résidus pourrait être très fortement augmentée. Sur le site de Fukushima Daiichi, ils estiment ainsi que le volume mensuel de près de 5 000 m3 de déchets actuellement obtenu pourrait être réduit à seulement 5 m3.
Notons que les applications de ce nouveau purificateur ne se limitent pas au traitement de l’eau radioactive et pourraient concerner toute eau nécessitant un traitement. L’inventeur de ce procédé, l’ingénieur Adriano Marin, avait à l’origine pour but de purifier l’eau de villages africains, avant de revoir à la hausse ses ambitions pour cet outil prometteur.