Vue du futur quartier des Trésums. (©Crédit Agricole Immobilier)
Le groupe Idex a annoncé cette semaine avoir reçu le feu vert pour la création d’un réseau de chaleur et de froid renouvelable utilisant... l’eau du lac d’Annecy. Celui-ci devrait satisfaire les besoins thermiques d’un nouveau quartier en construction. Explications.
De l'eau puisée dans le lac à 20 m de profondeur
Un réseau de chaleur (ou réseau de chauffage urbain) est un système de distribution de chaleur à partir d’une ou plusieurs unités de production et à destination de plusieurs consommateurs. La chaleur (ou le froid) est transportée au sein d’un ensemble de canalisations, généralement à l’échelle d’un quartier.
Le réseau de chaleur et de froid imaginé par Idex se distingue par la source de cette chaleur et de ce froid : l’eau du lac d’Annecy(1). Concrètement, de l'eau « sera puisée dans le lac à 20 mètres de profondeur, où la température est constante à 7°C, hiver comme été, et alimentera des pompes à chaleur » connectées au réseau de chaleur urbain. L’eau puisée sera par la suite intégralement restituée dans le lac, précise Idex.
Ce réseau de chaleur et de froid vise à assurer « le confort thermique des occupants de 18 bâtiments d’habitation (comprenant 550 logements), d’une résidence senior, d’un hôtel et du futur centre nautique municipal » au sein du quartier en construction des Trésums.
Au total, le groupe estime que son réseau de chaleur insolite pourra couvrir l’intégralité des besoins en climatisation du quartier (400 MWh par an) et surtout 95% des besoins en chauffage et en eau chaude sanitaire de cette zone (11 000 MWh par an). Les besoins de chaleur restants seront satisfaits grâce à des chaudières à gaz « qui assureront également le secours de l’installation en cas de besoin » (pics de consommation et vagues de grand froid), indique l’exploitant.
Une mise en service envisagée à l'automne 2021
Les travaux de construction du réseau de chaleur d'Idex doivent débuter début 2020, en vue d’une mise en service à l’automne 2021. Le budget total du projet (qui a reçu une subvention de 1,7 million d’euros de l’Ademe) avoisine 5,7 millions d’euros selon Idex.
Pour rappel, c'est le gaz naturel qui constitue encore la première source d’énergie « entrante » des réseaux de chaleur en France (37% du bouquet énergétique en 2018 selon les dernières données consolidées) mais la part des énergies renouvelables et de récupération augmente progressivement (cumulées, ces énergies ont compté pour 57,1% du mix des réseaux de chaleur français en 2018)(2).
« Pour la cinquième année consécutive, les EnR&R comptent pour plus de la moitié dans le bouquet énergétique » des réseaux de chaleur selon le SNCU. (©Connaissance des Énergies, d’après SNCU)