Projet de scission d’EDF : sanctuarisation du nucléaire ou dépeçage programmé ?

Jacques Percebois – Professeur à l’Université Montpellier I

Professeur émérite à l’Université de Montpellier
Fondateur du CREDEN
Auteur de l’ouvrage « Les prix de l’électricité. Marchés et régulation », Presses des Mines

La rumeur d’une scission d’EDF en deux entités fait de nouveau l’objet de spéculations : une société (« oldco ») reprendrait les activités réputées difficiles à valoriser en bourse (le nucléaire et peut-être les centrales thermiques condamnées à fermer), une autre société (« newco ») s’occuperait des activités jugées plus lucratives et prometteuses (les réseaux de distribution, les énergies renouvelables et les services commerciaux associés à la vente de l’électricité).

C’est un peu « l’ancien monde » contre « le nouveau monde », à l’instar de ce qui s’est produit en Allemagne avec RWE, et qui semble d’ailleurs avoir eu les faveurs des financiers si l’on regarde l’évolution de la valeur en bourse des deux composantes de l’ex-RWE. Cela prouve bien que la logique financière l’emporte sur la logique industrielle. 

Certains y voient une opportunité de « sanctuariser » le nucléaire en déconnectant sa rentabilité de la volatilité des prix observée sur le marché de gros de l’électricité et en le considérant comme le « dernier des Mohicans » du service public. Rappelons que l’injection massive d’électricité renouvelable rémunérée hors marché par des prix d’achat garantis très élevés a, dans un contexte de stabilité de la demande d’électricité, engendré une chute des prix de gros partout en Europe, ce qui a fragilisé les centrales classiques (thermiques à combustible fossile et nucléaires), lesquelles à la différence des renouvelables demeurent financées par ces prix de gros(1).

On a fragilisé le nucléaire en lui imposant une règle du jeu qui ne lui est pas adaptée, celle d’un marché de court terme avec des prix très volatils et artificiellement déprimés, puis on s’étonne que sa rentabilité ne soit plus au rendez-vous. Certes la baisse du prix du kWh n’est pas la seule cause des difficultés du nucléaire. Notons que le nucléaire « historique » demeure malgré tout à peu près compétitif avec les prix actuels du marché puisque son coût « cash » (en sortie de centrale) reste inférieur au prix moyen du marché spot. On constate ainsi une très bonne corrélation statistique entre le cours de l’action d’EDF et le prix de gros du kWh sur les dix dernières années. C’est le nucléaire nouveau, dont les coûts fixes sont plus élevés, qui pose problème dans le cadre du renouvellement du parc.

On pourrait s’interroger sur l’intérêt d’un marché « spot » de l’électricité si plus de 93% de l’électricité produite en France est rémunérée par un système régulé...

On peut concevoir que, pour le nucléaire comme pour les renouvelables, un nouveau modèle soit mis en place : des « contrats pour différences » (CfD en anglais) dans le premier cas et des « feed-in premiums » (FIP) dans le second. Avec le modèle des CfD en vigueur au Royaume-Uni pour l’EPR, le kWh nucléaire est rémunéré au prix de marché de gros et bénéficie d’un complément de revenu si ce prix n’est pas suffisant pour récupérer les investissements ; dans le cas où ce prix de gros est plus élevé que prévu au contrat, c’est l’opérateur qui rembourse la différence. Avec les FIP, le modèle est très proche sauf que la prime est recalculée périodiquement par référence à un prix théorique qui est une moyenne mobile des prix « spot » alors que le prix théorique qui sert de référence dans le CfD est fixé ne varietur(2) sur le long terme.

Du coup, on pourrait s’interroger sur l’intérêt d’un marché « spot » de l’électricité si plus de 93% de l’électricité produite en France(3) est rémunérée par un système régulé. A force de faire des entorses au marché puis de mettre des rustines sur ces entorses on finit par se demander si on est encore dans un modèle de marché. Autant fixer directement le prix de vente, comme dans « l’ancien temps ».

Mettre le nucléaire à part, c’est surtout envoyer un mauvais signal au marché puisque cela revient à afficher que le nucléaire comme le charbon sont des énergies du passé, ce qui peut être perçu comme une étape vers l’abandon progressif de cette énergie alors même que de nouvelles technologies sont aujourd’hui dans les cartons (SMR, « small modular reactors », ou RNR, réacteurs à neutrons rapides).

Certains veulent aujourd’hui accélérer la « sortie » des fossiles, en renonçant à tout investissement dans l’exploration-production des hydrocarbures, d’autres souhaitent la sortie immédiate du nucléaire, d’autres encore l’abandon simultané de ces deux sources d’énergie. Si l’hiver est vraiment très froid, nous serons sans doute heureux d’avoir encore en stock quelques réacteurs nucléaires et quelques turbines à gaz en complément de notre électricité renouvelable. 

Sources / Notes

  1. Jean-Pierre Hansen et Jacques Percebois, « Transitions électriques ; ce que l’Europe et les marchés n’ont pas su vous dire », Editions Odile Jacob, 2017.
  2. Sans changement ultérieur.
  3. En 2016, le nucléaire (72,3% du mix) et les énergies renouvelables (19,1%) comptaient pour 91,4% de la production électrique française.

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Commentaire

georges studer
Si l'hiver est vraiment très froid, il est probable qu'un anticyclone planera sur notre pays et sur l'Europe, mettant les éoliennes en berne. Et ne parlons pas du solaire PV, faible dans la journée jusqu'à nul le soir ! L'hypocrisie d'une certaine Ségolène qui ordonnait l'hiver dernier à EDF d'éviter les coupures (!) tout en expliquant que le consommateur était hors de danger grâce aux énergies renouvelables, semble heureusement derrière nous. Les politiques actuels commencent à ouvrir les yeux sur l'intérêt du nucléaire, envisageant même comme vous le dites, de rémunérer les centrales via des CfD. Reste le cas de Fessenheim qui semble relever encore de l'idéologie passée, et dont le sacrifice pourrait rejaillir négativement sur ces politiques si un blackout survenait au cours des hivers 2018 ou 2019. Espérons que le bon sens l'emportera, que Fessenheim sera sauvé comme le soldat Ryan, et le nucléaire reconnu (et rémunéré) comme indispensable à la Transition Energétique. Dans ce contexte, le découpage d'EDF en deux n'aurait alors plus aucun sens.
François
Je pense que la centrale de Fessenheim est condamnée depuis qu'un petit génie a trouvé l'astuce de faire dire à nos gouvernants serait qu'elle ne fermerait qu'après la mise en service de l'EPR de Flamanville, ce qui avait l'avantage de repousser l'échéance de la fermeture ... mais l'inconvénient de rendre très difficile de ne pas tenir cet engagement à ceux qui seront au pouvoir quand Flamanville démarrera.
BD-BLOGEUR
24% d'électricité, dont 75 de nucléaire = 18% des énergies consommées en France! 44% d'énergies consommée par le tertiaire, dont 37% sous forme d'électricité, soit 16,28% de la consommation nationale! 15% de pertes sur le réseau, soit 3,6% (sur 24) + 16,28% = 19,88%, pour seulement 18 de production nucléaire! Le nucléaire est totalement inutile! Remplaçons radiateurs, chauffe-eaux et climatiseurs électriques, par du solaire thermique et de l'énergie bois, avec une production d'électricité par l'éolien flottant pour les aciéries et les gros industriels, Led et appareils A+++ obligatoires! Le reste n'est que propagande d'énarques qui font leurs primes et leurs carrières sur notre dos!
georges studer
OK pour développer les renouvelables thermiques (et non électriques) pour se chauffer. Mais pour le reste : industrie, véhicules, serveurs numériques... l'éolien et autres sources électriques intermittentes, ont un gros défaut, contenu dans le qualificatif ci-dessus. Seuls les sources "pilotables" (nucléaire et hydraulique) sont capables de répondre à la demande sans émettre de CO2, car nul n'envisage de faire tourner les usines seulement par grand vent, ou d'attendre qu'il fasse soleil pour se connecter à internet. Ceux qui n'ont aucune connaissance des réalités industrielles rétorquent qu'il "suffit de stocker l'électricité" des sources intermittentes. Beau concept, mais il y a loin du principe à la réalité. Dit autrement, il faudrait un rupture technologique comme celle qui a permis le développement de l'industrie nucléaire pour disposer d'un procédé de stockage de masse de l'électricité : et une rupture technologique (ou découverte fondamentale) ne se décrète malheureusement pas. En l'absence de capacités hydrauliques suffisantes, la plupart des pays développés devront donc se résoudre à utiliser le nucléaire pour leurs besoins énergétiques qui ne peuvent être satisfaits par les renouvelables thermiques que vous avez évoqués.
BD-BLOGEUR
Non, les centrales au bois peuvent ajuster la demande, et l'intérêt de l'éolien flottant, c'est qu'il est pratiquement constant avec un potentiel énorme!
georges studer
Il n'existe quasiment pas de centrales qui fabrique de l'électricité à partir du bois. Ce serait unet une hérésie, il est préférable d'utiliser le bois directement pour le chauffage. Mais même cette dernière solution est limitée et contestée par certains écologistes, car elle conduit à de la déforestation et souvent le bois est amené sur place par camions (diesel !) sur de longues distances. Quant à l'éolien flottant, qui existe en effet, vous devez confondre avec l'éolien en mer (flottant ou non) dont la production est un peu (mais un peu seulement) plus régulière que l'éolien traditionnel à terre. Mais il suffit d'examiner les courbes de production des champs off shore pour constater que la production tombe à zéro sur de longues périodes. On ne pourra jamais compter sur cette filière, comme sur toutes les autres filières intermittentes, pour répondre au besoin, notamment à la pointe de consommation ! D'où la nécessité de doubler par une centrale "pilotable" (souvent au gaz) : deux investissements au lieu d'un, et dégagement de CO2 quand c'est le gaz qui assure le backup : pas vraiment génial...
BD-BLOGEUR
L'énergie bois, cogénération et trigénération, à un énorme potentiel en tant que chauffage urbain et individuel, il suffit de boiser le haut des talus d'autoroutes, les parcelles agricoles, les canaux et voies ferrées, soit avec des arbres, soit avec des haies. Le Co2 de ces centrales peut être utilisé pour produire du syngas, complément du biogas, qui ne devrait être utilisé que comme carburant, supprimant ainsi le diesel. Concernant l'éolien flottant, je parle d'off shore, avec un littoral long de 3427 km, il y a de quoi faire de grosses quantités d'énergies stockables par électrolyse. Mais, la consommation du secteur tertiaire reste le problème N°1, il faut interdire gaz, fioul, et radiateurs électriques pour les remplacer par du thermique solaire, 40% à 60% des besoins assurés gratuitement en dehors des coûts d'installation, et complétés par de l'énergie bois locale et durable. https://www.connaissancedesenergies.org/power-gas-la-construction-de-jupiter-1000-officiellement-lancee-171220 http://info-efgl.fr/leolien-flottant-en-mer/une-technologie-davenir/ https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/hongrie-une-ville-de-120-000-habitants-qui-se-chauffe-a-la-paille_13715
georges studer
Tout ce que vous écrivez n'est que du rêve. Rêve sympathique au demeurant (reboiser une partie des paysages du pays, récupérer le CO2 de combustion des centrales, équiper nos 3500 km de rivages d'éoliennes), sauf peut-être pour le dernier item qui pourrait déplaire à de nombreux écolos (les vrais). Mais il y loin du rêve à la réalité. Il y a d'abord la faisabilité technique ; ensuite il y a les aspects économiques (combien tout cela coûte ??). Bref le "ya ka fo kon" ça ne marche pas tout seul, j'ai peur que vous soyez déçu ! Consolez-vous avec la satisfaction de vivre dans un pays où l'énergie électrique est l'un des moins chères, les plus fiables et surtout produite sans quasiment dégager de CO2 : tout ceci grâce à l'hydraulique (pour 10-15%) et le nucléaire (75%). Se lancer dans votre rêve, comme ont commencé à le faire les Allemands par ex., pourrait vire au cauchemar.
BD-BLOGEUR
Bonne année! Encore une fois je parle d'éoliennes qui se trouveraient à 25 km des cotes. Petite idée de l'évolution des coûts, Hywind, 6 éoliennes pour 210 millions d'euros, soit 35 millions l'unité. Coût du mégawatheure, 177 euros, avec une baisse à venir estimée à 50%, tandis qu'Hinkley Point s'emballe sur les prix... Le sujet consiste à produire des milliers d'éoliennes pour toute l'Europe et même l'Afrique du nord, Ce qui permettrait des économies d'échelle, car ce n'est pas du tout une industrie mature. Evidemment, tant que les énarques du commissariat au plans continueront de diriger la France, ce n'est qu'une douce utopie... https://www.lesechos.fr/09/08/2017/lesechos.fr/010168898352_en-ecosse--une-premiere-ferme-d-eoliennes-flottantes.htm#
georges studer
Bonne année également ! Pas une industrie mature les dizaines de milliers d'éoliennes qui existent en Europe ? Comparons-les alors aux quelques dizaines de réacteurs nucléaires qui eux ont de réelles marges de progrès, au delà de la tête de série de Flamanville (bientôt remplacée par un nouvel EPR optimisé). Mais soyons sérieux : on ne peut comparer les MWh qui sont produits par les éoliennes lorsque le vent souffle, à ceux de vraies centrales pilotables qui produisent quand on en a besoin ! La qualité de ces dernières doit se payer, et elle se payera à son juste prix. Actuellement, le faible % d'éoliennes dans notre pays permet encore une compensation "indolore" de leurs fluctuations aléatoires par les automatismes de régulation des réacteurs nucléaires, qui ajustent production et consommation (en réalité, ils ajustent la fréquence). Mais si le taux de pénétration des éoliennes augmente, il faudra rémunérer les opérateurs nucléaires pour leur rôle de "backup" (la compensation de l'intermittence des EnR). A quel prix ? Ce sera celui du marché évidemment, c'est à dire au coût de moyens concurrents comme le stockage. Or le procédé de stockage qui permettrait d'utiliser en période de pointe (hiver) les surplus éoliens produits pendant les creux (l'été) n'existe pas encore ; les STEP sont très loin d'avoir les capacités nécessaires. Le seul moyen qui a été décrit par des "théoriciens" (ceux de l'ADEME) est le Power To Gaz, il consiste à stocker les surplus d'électricité sous forme de gaz méthane pour pouvoir brûler celui-ci dans des centrales au gaz en cas de déficit de vent. Ce procédé devrait coûter très cher, présenter des risques (passage par de l'hydrogène) mais surtout son rendement ne pourra dépasser 20%, au mieux 30% en postulant des progrès significatifs : cela signifie produire 3 à 5 fois plus d'électricité que ceux des besoins en déstockage, ou dit autrement multiplier par 3 à 5 le coût de MWh éolien stocké, sans même tenir compte de l'investissement de ces installations de stockage). Et ça rend le MWh éolien corrigé de son intermittence diablement cher ! Le nucléaire n'a nul besoin de ces procédés, vu qu'il produit à la demande. Je n'ajouterai pas ses autres avantages, dont celui d'exister (donc de ne pas être un mirage) et d'avoir de grandes marges de progrès si on construit, comme dans les 80's, des réacteurs en série. Les Enarques ne sont pas des scientifiques et ne comprennent pas grand chose à ces techniques ; mais ceux actuellement au pouvoir commencent quand même à réaliser ce que leurs prédécesseurs, entourés d'intégristes antinucléaires et/ou de conseillers en stratégie électorale, ont refusé de voir. C'est la conséquence d'une maladie Européenne venu d'Allemagne (comme EELV), qui ne sévit pas dans les autres continents développés comme les USA ou l'Asie ; tout n'étant pas rose, il faut reconnaître que l'Amérique de Trump se fout du changement climatique, et que les Chinois veulent utiliser leur charbon pour devenir les leaders du monde, puis nous vendre leur nucléaire associé à quelques énergies renouvelables quand ils y seront parvenus. Sauf si on ouvre les yeux et qu'on conserve notre avance technologique tant qu'il est temps, mais est-ce encore possible ? Que ceci ne vous empêche pas de passer une excellente année 2018.
rochain
Georges Studer : « Or le procédé de stockage qui permettrait d'utiliser en période de pointe (hiver) les surplus éoliens produits pendant les creux (l'été) n'existe pas encore » Réponse : Il n’y a pratiquement aucun transfert d’énergie de l’hiver vers l’été, il suffit de doser raisonnablement la production éolien/solaire qui sont complémentaires….. ça saute aux yeux : https://www.connaissancedesenergies.org/electricite-etat-des-lieux-sur-le-developpement-des-principales-filieres-renouvelables-180919 Par ailleurs, dites-moi comment vous ajustez la production nucléaire au besoin de la consommation en ajustant la fréquence ?
choppin
Georges Studer, on peut faire de l'électricité avec du bois (et d'autres combustibles secs et solides) sans tomber dans les inconvénients que vous souligner fort justement d'ailleurs (transport en camions bien polluants sur de longues distances). Pour cela, il faut retenir le principe de la production décentraliée. On produit là où est le combustible ou au plus pres possible : à l'échelon du territoire. Si 300 kWe est conforme à l'esquisse, va pour 300 kWe. Ensuite, il faut choisir la techno permettant l'atteinte du meilleur rdt électrique possible. J'ai de bonnes raisons de penser que ce n'est pas la combustion et la détente de la vapeur, mais plutot la thermo-gaséÏfication et le moteur çà gaz adapté à la pauvreté du gaz combustible (syngas de bois par exemple). Rdt électrique 28 à 38% entre 50 kWe et 3 MWe. Enfin, utiliser la machine en cogénération d'eau chaude (rdt termique 42 à 52 % selon taille mais dans l'autre sens bien sur.) par exemple pour alimenter un petit réseau de chauffage. Mais la France déteste l'energie distribuée et pourtant, elle est plus que jamais conforme à la nécessité; Bien cordialement
rochain
Ce n'est pas 75 % de la production électrique en nucléaire, c'est 71,7% en 2018.... ce qui aggrave le cas du nucléaire qui ne fait plus que 17% de l'énergie consommée en France.
François
Les énarques ont peut-être beaucoup de défauts, mais en général ils savent lire, ce qui n'a pas l'air d'être votre cas : " Hywind a négocié une SUBVENTION PUBLIQUE à la hauteur de cette technologie émergente : près de 160 livres (177 euros) par mégawattheure produit pendant vingt ans, qui S'AJOUTERONT AUX PRIX DU MARCHE BRITANNIQUE https://www.lesechos.fr/09/08/2017/lesechos.fr/010168898352_en-ecosse--une-premiere-ferme-d-eoliennes-flottantes.htm#WwX2380Brd4zlEmW.99
BD-BLOGEUR
Effectivement les énarques savent lire, mais à mon avis ils ne savent pas compter... 50 milliards pour le grand carénage, 35 milliards pour Bure, 14 milliards pour Hinkley Point, 10 milliards pour Flamanville, plus les cancers et les malades de la thyroïdes, plus la guerre au Mali, centrales planifiées sur 60 ans, 40 ans minimum pour leur démantèlement, des déchets ayant une vie de plusieurs milliers d'années, pendant que l'évolution technologique va toujours plus vite... Et en cas de Fukushima sur Gironde, comme cela a faillit être le cas en 1999, le Bordeaux et le Cognac sont rayés de la carte! Je n'appelle pas ça une richesse! Et en ce qui concerne l'intermittence des vents en haute mer pour les hivers à venir, je ne m'inquiète pas trop aux vues des dernières tempêtes...Et justement, les centrales à bois, ça sert à ça! Et concernant les subventions déguisées en tarif de rachat, je doute fort que le parc Hywind, qui est un projet pilote en fonctionnement, dont la finalité est aussi de faire baisser les coûts de la filière, coûte aux consommateurs britanniques, le surcoût généré par Hinkley Point, qui ne fonctionnera pas avant 2026, au minimum... Mais il est vrai que je lis trop souvent en diagonale pour aller plus vite... Le TEMPS, cet élément déterminant dont la filière nucléaire ne dispose absolument pas, pendant que les TEMPêtes pour cause de réchauffement climatique, s'accélèrent, à ce sujet d'aileurs, la vapeur d'eau est le gaz qui participe le plus au réchauffement! https://www.lopinion.fr/edition/international/edf-parlementaires-britanniques-s-alarment-cout-centrale-d-hinkley-138332 https://global-climat.com/2014/07/28/la-vapeur-deau-et-le-rechauffement-climatique/ CQFD
Quelques petites remarques : - d'accord sur l'urgence à limiter les émissions de CO2 qui sont cumulatives et dont les effets sont quasi irréversibles - mais les centrales à bois ne sont pas une solution fiable, vu la latence (environ 20 ans) entre le bois brûlé et celui qui le remplacera pour piéger du CO2 à nouveau. D'autre part l'expérience montre que le combustible est souvent acheminé par camions (diesel) sur des distances importantes avant d'être brûlé, d'où un bilan carbone mitigé. - ce n'est pas parce que nous avons eu quelques tempêtes que l'intermittence a disparu ! au contraire, les pics de consommation coïncident généralement avec des pics de grands froids, eux-mêmes dus à des anticyclones (absence de vent) qui peuvent s'installer sur l'Europe pour plusieurs jours d'affilée. Dans ce cas l'éolien, qu'il soit en mer ou off shore... est en berne ! - en bref, l'intermittence de l'éolien et du solaire est un problème majeur qu'on ne peut balayer d'un revers de main. Si les gouvernements britannique (qui a accepté HPC et ses conditions) et français (qui rechigne à réduire le nucléaire à 50%) se résolvent à maintenir le nucléaire comme socle du mix électrique, c'est parce qu'ils n'ont pas d'autre solution. Dernier petit détail : le grand carénage, dont les dépenses sont déjà bien engagées, est actuellement évalué par les énarques d'EDF à 45 Md€, grâce à des appels d'offres réussis. Ils se sont donc bien trompés en avançant initialement le chiffre de 50 Md€ ! Bonne soirée
BD-BLOGEUR
Bonjour Stud, Le bois de chauffe provient aussi de cultures en rotations exploitées tous les 3 ans. A cela s'ajoute les autres intérêts, délimiter les parcelles agricoles avec de telles haies génèrerait une augmentation des revenus des agriculteurs, tout en luttant contre le ruissellement des eaux avec créations d'emplois à la clé (4 X plus par TEP), quant aux camions, l'intérêt de produire syngas et biogaz neutres en Co2, c'est bien pour qu'ils roulent avec. Mais bon, concernant les camions, le fret, en dehors des denrées périssables et du transport régional, mériterait un plan de basculement quinquennal vers le rail et le fluvial qui consomment 4 X moins par tonne transportée, ça devrait faire plaisir aux énarques! Quant à l'intermittence, si chaque ville dont la taille est suffisante pour avoir un chauffage urbain, était équipée de centrales à bois ajustant la demande, et produisant du syngas stockable quand cette dernière est faible... N'en déplaise au ministre Hulot, qui veut valoriser son portefeuille d'actions EDF avec 30 millions de véhicules nucléaires, c'est le biogaz qui doit prendre la relève, et non des batteries au lithium, polluant gravement les nappes phréatiques des populations se trouvant aux alentours des sites d'exploitation! De plus, environ 25% de la population vit en milieu rurale, dans un pays où il y a 270000 km de cours d'eau, une roue à aubes, c'est de l'électricité à l'année pour 25 foyers avec juste un tout petit cours d'eau qui passe à coté... Imaginez 100000 roues à aubes... 2500000 foyers...
rochain
La vapeur d'eau est certainement le gaz à effet de serre le plus important, mais surtout le plus éphémère avant dilution, ce qui fait qu'il ne participe que très peu au réchauffement climatique. Pour le reste, je suis entièrement d'accord

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