Les Balkans encouragés à faire l'impasse sur le gaz dans la transition énergétique (étude)

  • AFP
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Les pays des Balkans occidentaux disposent de capacités potentielles suffisantes dans l'éolien et le solaire leur permettant de se passer de projets reposant sur le gaz dans leur transition énergétique, selon une étude publiée mardi par l'ONG américaine Global Energy Monitor (GEM).

Les pays de cette région (l'Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, le Monténégro, la Macédoine du Nord et la Serbie) s'appuient toujours beaucoup sur la production de l'électricité par des centrales à charbon, mais se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

Si la contribution de l'éolien et du solaire ne représente actuellement que 7% (1,5 GW) dans leur mix énergétique, le potentiel s'élève à une puissance de 23 GW, soit légèrement plus que la puissance des capacités existantes (environ 21 GW pour l'ensemble des six pays), selon l'étude du GEM.

L'organisation suggère aux gouvernements des pays de la région d'accélérer ces projets et d'abandonner ceux prévoyant la construction de centrales à gaz.

La mise en oeuvre des projets éoliens et solaires envisagés par chacun des pays permettrait de produire "quatre fois plus d'électricité que les futures centrales électriques à gaz", selon l'étude.

Cela permettrait en même temps d'économiser des "milliards d'euros et d'éviter d'importantes émissions de carbone".

La Serbie dispose des potentiels les plus importants, avec 47% des capacités envisagés pour l'ensemble de la région.

Ce pays est actuellement aussi le plus gros consommateur du gaz dans la région, et il importe 90% de ses besoins de la Russie, selon l'étude.

Avec la Macédoine du Nord, la Serbie est le seul autre des six pays de la région qui utilise le gaz pour la production de l'électricité.

Mais l'Albanie, la Bosnie, le Monténégro et la Macédoine du Nord prévoient la construction de centrales à gaz et des infrastructures associées pour un montant total de 3,5 milliards d'euros, précise l'étude.

L'étude dénonce les "intérêts" de l'Union européenne et des Etats-Unis qui ont "fait du lobbying" et "soutenu la dépendance au gaz fossile" dans la région.

"Plus de volonté politique est nécessaire au niveau local, alors que l'UE et les Etats-Unis devraient défendre les potentiels de la région en matière d'énergie propre plutôt que de soutenir le gaz coûteux et polluant", a déclaré dans un communiqué Zhanaiym Kozybay, coauteur de l'étude et chercher au GEM.

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