Le Venezuela a annoncé son intention de se lancer dans l’exploitation des gaz de schiste. Les réserves estimées de ces hydrocarbures non conventionnels sont susceptibles de réduire les importations gazières du pays.
Du schiste sous le plus grand lac d’Amérique du sud
Le ministre vénézuélien en charge de l’énergie et président de la compagnie pétrolière publique PDVSA, Rafael Ramirez, a annoncé le 21 mai qu’une campagne d’exploration des gaz de schiste allait être lancée dans le nord-ouest du pays. Les forages exploratoires vont débuter sur le lac Maracaibo, plus grand lac d’Amérique du Sud avec une superficie de 13 210 km2. C’est une zone historique d’exploitation, du pétrole ayant été découvert sur place dès le début du XXe siècle. Près de la moitié de la production pétrolière du pays provient encore de ce bassin.
Le premier puits sera plus précisément situé sur le champ de Concepcion dans l’ouest du lac Maracaibo. L’exploitation sera effectuée par la société Petrowayu, joint-venture entre PDVSA (60% des parts), le géant brésilien Petrobras (36%) et la société américaine Williams (4%). Le ministre Rafael Ramirez n’a toutefois pas précisé quand l’exploitation débuterait et le montant des investissements prévus. Le pays espère par ailleurs faire des découvertes de gaz de schiste dans d’autres zones du pays, notamment dans la péninsule de Guajira, plus au nord.
Du gaz et toujours les plus importantes réserves de pétrole au monde
L’EIA américaine a évalué les réserves de gaz de schiste « techniquement recouvrables » au Venezuela à près de 4 795 milliards de m3, soit presqu’autant que les réserves actuelles prouvées de gaz du pays et l’équivalent de près de 137 ans de consommation nationale de gaz. Cette exploitation devrait ainsi permettre au Venezuela de diminuer ses importations de gaz naturel. Bien que le pays possède déjà les 8es réserves mondiales de gaz, sa production reste inférieure à sa consommation intérieure : le Venezuela doit en particulier importer entre 5,7 et 8,5 millions de m3 de gaz par jour en provenance de son voisin colombien.
Le pétrole reste toutefois encore l’énergie maîtresse du Venezuela. Le pays, membre de l’OPEP, dispose en effet des plus importantes réserves au monde grâce à ses sables bitumineux, avec près de 297,6 milliards de barils de réserves prouvées(1). La majorité du gaz actuellement consommé dans le pays est d’ailleurs destinée à être injectée dans les gisements pétroliers matures pour augmenter le taux de récupération.
Connaissance des Énergies vous propose ci-dessous une infographie récapitulant le profil pétro-gazier du Venezuela.