- Source : EIA
La principale découverte de gaz naturel en Méditerranée orientale a été effectuée au large des côtes égyptiennes en août 2015 : les réserves du gisement géant de Zohr (« prospérité » en arabe) sont estimées à près de 850 milliards de m3, soit l’équivalent de plus de 16 années de consommation de l'Égypte au rythme actuel.
Dans cette note de synthèse en anglais, l’EIA américaine (Energy Information Administration) présente les principales données chiffrées relatives à l’énergie en Égypte. Elle y rappelle notamment que ce pays de plus de 97 millions d’habitants(1) est le principal consommateur d’hydrocarbures en Afrique, comptant respectivement pour 22% de la demande de pétrole et 37% de celle de gaz naturel au sein du continent(2). Ces énergies fossiles satisfont encore près de 95% de la consommation d’énergie égyptienne.
Le gaz naturel compte à lui seul pour près de la moitié de la consommation d’énergie primaire en Égypte. Avec la hausse de la demande domestique et un déclin de la production des champs historiques du pays, l’Égypte est devenue importatrice nette de gaz en 2015. Le gouvernement espère retrouver une certaine « indépendance » grâce à la contribution de ses nouveaux gisements (Zohr mais aussi Atoll ou dans l’ouest du delta du Nil) et de nouvelles découvertes d’importance. L’EIA estime toutefois que « les importations de gaz naturel seront toujours nécessaires pour satisfaire la demande domestique, bien que dans de plus petits volumes ».
La consommation de pétrole et d’autres hydrocarbures liquides a également connu une forte hausse en Égypte (la demande de brut a augmenté de 16% entre 2007 et 2017) et devrait continuer à augmenter malgré la mise en œuvre de réformes réduisant les subventions à la consommation. Signalons que le pays a intégré l’OPAEP (organisation des pays arabes exportateurs de pétrole) dès 1972 mais n’a jamais rejoint l’OPEP, compte tenu de ses capacités d’exportation limitées en comparaison avec les pays membres.
Il est par ailleurs rappelé que l’Égypte joue un rôle central dans le transit mondial de pétrole et de gaz naturel via le canal de Suez et l’oléoduc SUMED, alternative au canal reliant le golfe de Suez à Alexandrie. L’EIA souligne que la fermeture de ces deux voies d’accès contraindrait les navires pétroliers à des trajets bien plus longs(3) et plus coûteux en contournant le continent africain par le sud.
Les filières renouvelables sont pour leur part encore très minoritaires dans le paysage énergétique égyptien. La principale d’entre elles, l’hydroélectricité, a compté pour près de 7,2% de la production électrique du pays en 2016. L’EIA rappelle que la construction par l’Éthiopie du barrage de la Renaissance sur le Nil bleu (6 GW de puissance, ce qui en ferait le principal barrage hydroélectrique du continent) fait craindre côté égyptien un impact sur les ressources en eau. Le gouvernement égyptien s’est par ailleurs fixé « une cible ambitieuse de développement de 4,3 GW de capacités éoliennes et solaires à l’horizon 2018 ».
Signalons enfin que l’Égypte dispose d’un programme de recherche nucléaire (avec 2 réacteurs de recherche) mais ne possède pas de tranche commerciale à l’heure actuelle. Le pays a signé un accord préliminaire avec l’électricien russe Rosatom pour la construction d’une centrale à El Dabaa (à l’ouest d’Alexandrie) mais l’EIA juge « qu’il est improbable qu’elle soit opérationnelle à court ou moyen terme ».
Sources / Notes
- Estimation de la CIA en juillet 2017.
- Donnée de l’EIA portant sur l’année 2016.
- De 8 à 10 jours supplémentaires pour rejoindre les États-Unis et 15 jours supplémentaires pour l’Europe.