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Le nucléaire propose presque en continu 10 000 offres d'emplois sur le site de France Travail, conséquence de la relance de l'atome en France et des départs à la retraite, a-t-on appris mercredi auprès de l'établissement public chargé de l'emploi en France.
Semaine des métiers du nucléaire du 3 au 7 février
Les principales entreprises du secteur, qui emploie quelque 220 000 personnes, arrivent à pourvoir leurs postes "parce qu'il y a un regain d'attractivité du nucléaire, qu'on ressent à la fois auprès des personnes en recherche d'emploi, mais aussi des jeunes en orientation", assure à l'AFP Hélène Badia, présidente de l'université des métiers du nucléaire.
Cette entité, créée en 2021 par des entreprises du secteur et les acteurs de la formation, lance jeudi, avec France Travail, la troisième semaine des métiers du nucléaire (du 3 au 7 février 2025), en présence du ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, sur le site Framatome du Creusot.
Signe de l'engouement grandissant pour l'atome, l'événement, lors duquel entreprises et organismes de formation vont ouvrir leurs portes au public, "a attiré 8 000 personnes la première année, 16 000 personnes la deuxième année", a souligné Mme Badia.
« Environ 100 0000 recrutements, de 2023 à 2033 »
Par ailleurs, l'institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN) a vu presque doubler en cinq ans les effectifs de ses promotions du diplôme d'ingénieur spécialisé en génie atomique, qui a accueilli 80 étudiants à la rentrée 2024, selon EDF.
Prolongation du parc existant, nouveaux réacteurs nucléaires EPR2, petits réacteurs modulaires (SMR), usines du cycle du combustible d'Orano, agrandissements des usines de Framatome, la filière attend "environ 100 0000 recrutements, de 2023 à 2033", a rappelé Mme Badia.
Parmi les métiers en tension, ceux de l'exploitation, de la maintenance, les métiers d'électricien, chaudronnier, tuyauteur, automaticien, technicien en radioprotection, et, comme toujours, l'indispensable soudeur.
France Travail compte sur des "dispositifs innovants en matière de recrutement", notamment pour favoriser les reconversions professionnelles, a expliqué à l'AFP Frédéric Toubeau, directeur de France Travail pour la région Auvergne/Rhône-Alpes et responsable de la filière nucléaire au niveau national.
"On utilise beaucoup la méthode de recrutement par simulation", qui consiste à "juger une personne sur ses habilités à effectuer un geste professionnel", explique-t-il. Si les tests sont concluants, comme pour une jeune pâtissière devenue soudeuse dans le Nord, les formations sont financées.
Signe du besoin d'élargir le vivier, cette édition de la semaine des métiers du nucléaire est tournée vers "l'inclusion des profils peu représentés dans la filière", notamment les personnes issues de quartiers prioritaires de la ville, les seniors et les femmes.