- Source : EIA
Les revenus de la Russie liés au pétrole et au gaz naturel constituent près de la moitié des recettes budgétaires du pays. Les sanctions économiques imposées par les États-Unis suite à la crise en Ukraine en 2014 et la baisse des cours du pétrole ont ainsi fortement affecté l’économie russe dans son ensemble. Les grands énergéticiens du pays ont été freinés dans leurs programmes de développement, notamment dans l’exploration de pétrole offshore en Arctique et les projets liés aux hydrocarbures de schiste.
Dans cette note de synthèse en anglais, l’EIA américaine (Energy Information Administration) dresse un état des lieux de la situation énergétique de la Russie qui reste le 2e plus grand producteur de gaz au monde en 2014 (derrière les États-Unis). Le pays est également le 3e producteur de pétrole brut et de produits pétroliers derrière les États-Unis et l’Arabie saoudite et le 3e producteur d’énergie nucléaire derrière les États-Unis et la France.
Le mix énergétique russe repose à environ 80% sur les énergies fossiles au premier rang desquels le gaz naturel qui satisfait à lui seul près de la moitié de la consommation énergétique russe. Notons que, contrairement à une idée reçue assez répandue, le pétrole rapporte davantage d’argent que le gaz à la Russie par le biais de ses exportations.
Plus de 30% des importations de gaz naturel des pays européens proviennent actuellement de Russie (des pays comme la Finlande et la Slovaquie dépendent presque exclusivement de ce fournisseur) et près de 70% des exportations de pétrole brut et presque 90% des exportations de gaz de la Russie transitent vers l’Europe. La Russie et l’Europe restent ainsi très interdépendantes bien que Moscou cherche à développer de nouveaux partenariats privilégiés avec la Chine et la Turquie.
Avec le développement du gaz naturel liquéfié (GNL) et notamment la mise en service de l’usine de liquéfaction de Yamal en 2017, la Russie devrait augmenter le volume de ses exportations vers l’Asie. Précisons par ailleurs que la Russie est de loin le pays qui « torche » le plus de gaz au monde, des programmes étant engagés pour réduire cette pratique.
La Russie entend enfin fortement miser sur l’énergie nucléaire dans le futur : le pays prévoit de produire près de 25% à 30% de son électricité à partir de son parc nucléaire en 2030 (contre 16% en 2012), puis 45% à 50% d’ici à 2050 et 70% à 80% à l’horizon 2100. Aujourd’hui, 21 des 34 réacteurs nucléaires russes en service ont plus de 30 ans. Un renouvellement du parc est donc nécessaire : 9 réacteurs sont en cours de construction, auxquels devraient s'ajouter 31 autres selon les projections actuelles pour une mise en service d'ici à 2030.