- Source : Ifri
La Russie a fourni près de 31,9% des importations de gaz de l’Union européenne en 2012 (UE à 27), soit légèrement plus que la Norvège (29,4%). Le volume des exportations de Gazprom est a priori amené à augmenter dans les années à venir pour compenser la baisse de production des champs gaziers européens. Le groupe russe a par ailleurs multiplié en Europe ses activités de distribution, de transport et de stockage de gaz ou encore de marketing par la création de filiales ou l’acquisition entités existantes. On pourrait en conclure que Gazprom a su tirer profit de la libéralisation des marchés de l’énergie dans l’UE.
Pourtant, la construction d’un marché gazier européen semble également fragiliser la situation du groupe Gazprom, qui plus est dans le contexte récent de la crise ukrainienne. Les contrats à long terme qui ont longtemps encadré les relations entre Gazprom et ses clients tendent à être renégociés en diminuant la part du prix du gaz indexée sur celui du pétrole. Le groupe russe a une moins bonne visibilité à long terme : la feuille de route énergétique de l’UE à l’horizon 2050 présente notamment le gaz comme une « énergie de transition » dont la part a vocation à diminuer à moyen et long terme. De nombreuses institutions européennes plaident enfin pour une réduction de la dépendance des importations gazières envers la Russie.
Dans cette étude pour le Centre Russie/NEI de l’Ifri, Aurélie Bros, doctorante en géopolitique (Paris 1/Académie des sciences russe), présente (en anglais) les enjeux auxquels est aujourd’hui confronté Gazprom en Europe. Le groupe, qui a ouvert un bureau de représentation à Bruxelles en 2013, a besoin de maintenir ses débouchés européens tout en sécurisant cet approvisionnement, notamment par le biais de South Stream.