©Khimod
Le gestionnaire de réseau GRTgaz a annoncé le 1er juillet le début de la production d’« e-méthane » sur le site Jupiter 1000 situé à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Une nouvelle étape clé dans le développement de ce démonstrateur. Explications.
Power to Gas, méthanation et e-méthane : quésaco ?
En février 2020, le démonstrateur Jupiter 1000 avait injecté pour la première fois sur le réseau gazier de l’hydrogène produit par « Power to Gas » à partir d’électricité d’origine renouvelable. Ce procédé consiste à transformer de l’électricité en hydrogène par électrolyse de l’eau (ce qui permet entre autres de stocker de l’électricité lorsqu’elle est excédentaire sur le réseau par rapport à la demande).
Une autre installation sur le site de Jupiter 1000 vient d’être mise en service afin de produire quant à elle un gaz de synthèse ou « e-méthane » par « méthanation », procédé qui « consiste à mélanger de l’hydrogène vert et du CO2 recyclé ». Ledit gaz de synthèse peut être injecté directement dans les réseaux gaziers, « ne nécessite pas la construction de nouvelles infrastructures de transport et permet de diviser en moyenne par deux les rejets de gaz carbonique dans l’atmosphère » par rapport au gaz naturel, souligne GRTgaz.
Les partenaires du projet
Le projet Jupiter 1000 réunit 9 partenaires : le Port de Marseille Fos qui accueille le démonstrateur, la CNR qui fournit de l’électricité produite à partir d’installations renouvelables, McPhy qui a construit les électrolyseurs pour générer l’hydrogène, Leroux & Lotz qui capte du CO2 dans des fumées industrielles d’Asco Industries (une aciérie située à proximité de Jupiter 1000) pour le fournir à l’installation de méthanation, Khimod qui réalise les réacteurs échangeurs de méthanation ou « méthaneurs » avec le CEA et les gestionnaires de réseaux gaziers GRTgaz et Teréga mais aussi d’électricité RTE.
Septembre 2022
Notons qu'un autre site de méthanation (démonstrateur d'Energo) dans l'Oise a permis d'injecter du méthane de synthèse dans les réseaux gaziers début juillet. Il existe toutefois une différence de technologies entre les deux démonstrateurs, précise Khimod : la réaction catalytique du démonstrateur d'Energo « est entretenue avec un plasma consommateur d’énergie et nécessite également une alimentation pour faire augmenter la pression nécessaire à l’obtention de la méthanation » tandis que le démonstrateur de Jupiter 1000 « n’a pas besoin d’énergie extérieure pour obtenir la synthèse désirée ; ni chaleur, ni électricité ne sont nécessaires pour obtenir la réaction dans le réacteur-échangeur, les intrants suffisent ».
Si l'unité de méthanation de Jupiter 1000 a produit ses premiers mètres cubes de méthane de synthèse, « ces volumes n’ont pas été encore injectés dans le réseau : l’ensemble du circuit de Jupiter 1000 n’est pas encore opérationnel à date, mais il le sera d’ici à septembre 2022 », précise Khimod.