Centrale photovoltaïque de San Luis Potosi (©Iberdrola)
En 2019, les installations de nouvelles capacités renouvelables dans le monde « devraient rebondir avec une croissance à deux chiffres » par rapport à 2018, a annoncé l’Agence internationale de l’énergie (AIE) le 20 septembre.
Un niveau record de nouvelles installations photovoltaïques
En 2019, les capacités solaires photovoltaïques, éoliennes et hydroélectriques pourraient respectivement augmenter au niveau mondial de 113,7 GW, 57,6 GW et 17,8 GW selon les dernières estimations de l’AIE. Globalement, les installations de capacités renouvelables pourraient croître de « presque 200 GW » en 2019, soit environ 12% de plus qu’en 2018.
Rappelons ici que ces capacités doivent être mises en parallèle avec leurs facteurs de charge, qui permettent d'évaluer le volume d'électricité in fine produit et qui diffèrent d’une filière à une autre (notamment si la production est intermittente ou non) et d’une installation à une autre (en fonction des ressources disponibles).
Le solaire photovoltaïque connaît une croissance particulièrement rapide, avec une hausse estimée des nouvelles capacités de 17% en 2019, par rapport au rythme d'installations de 2018. Les incertitudes sur le marché géant chinois seront plus que compensées par un fort développement en Europe (en particulier en Espagne) mais aussi au Vietnam, au Japon, en Inde et aux États-Unis, estime l'AIE.
L’éolien terrestre connaît pour sa part sa plus forte croissance depuis 2015 en matière de nouvelles capacités, avec une estimation de 52,9 GW installés en 2019 (auxquels s'ajoutent 4,7 GW de capacités offshore), notamment grâce au marché américain où les développeurs accélèrent le développement de leurs projets avant la fin de crédits d’impôts octroyés au niveau fédéral.
En 2018, la croissance des nouvelles capacités renouvelables installées avait « stagné » pour la première fois depuis 2001, principalement en raison d’un changement de politique affectant la filière photovoltaïque en Chine (Connaissance des Énergies, d’après AIE)
Une production électrique toujours très carbonée au niveau mondial
Les filières renouvelables productrices d’électricité constituent « le socle des efforts mondiaux pour réduire le réchauffement, la pollution de l’air et fournir de l’énergie à tous », assure le directeur exécutif de l’AIE Fatih Birol.
Selon le scénario Développement durable de l’AIE, les capacités renouvelables devraient être augmentées « de plus de 300 GW par an en moyenne entre 2018 et 2030 » pour suivre une trajectoire compatible avec les objectifs de l’accord de Paris (rappelons à nouveau que la production découlant de ces capacités sera différente selon les filières et les zones d'implantation).
Si le développement des filières solaires et éoliennes est souvent mis en exergue, elles ne comptaient encore respectivement que pour 1,8% et 4,4% de la production mondiale d'électricité en 2017 selon les dernières données définitives de l'AIE, contre 38,3% pour le charbon (16,3% pour l'hydroélectricité)(1).
La contribution de l’électrification à la transition énergétique « bas carbone » est conditionnée à une décarbonation de la production électrique : or, la part des énergies non fossiles dans le mix électrique mondial restait en 2018 « inchangée par rapport aux niveaux atteints il y a 20 ans » selon le dernier Statistical Review of World Energy de BP publié en juin 2019.
Première source d’électricité dans le monde, le charbon fournit la majorité de l‘électricité dans la zone Asie-Pacifique. (©Connaissance des Énergies, d'après BP Statistical Review of World Energy)
L’AIE publiera le 21 octobre l'ensemble de ses données relatives aux capacités renouvelables dans son rapport annuel dédié.