Les énergies fossiles « minoritaires » dans le mix énergétique mondial en 2050 ?

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Selon DNV, les dépenses liées aux énergies renouvelables dans le monde « devraient doubler au cours des dix prochaines années pour atteindre plus de 1 300 milliards de dollars par an ». (©Pixabay)

L'Europe va consolider son statut de « tête de proue de la transition énergétique [...] poussée par l’impératif de sécurisation de son approvisionnement et la hausse des coûts » de l'énergie, selon l'Energy Transition Outlook 2022 publiée par la société norvégienne DNV(1) ce 13 octobre.

Impact de la crise énergétique actuelle

Pour la première fois, DNV prévoit dans son scénario central que les énergies fossiles compteront pour légèrement moins de la moitié de la consommation mondiale d'énergie primaire en 2050 (contre plus de 80% à l'heure actuelle). La société prévoit, au niveau mondial, un pic pétrolier en 2025(2) et un pic gazier en 2036 (le pic charbonnier aurait par ailleurs déjà été atteint en 2014).

Selon la société de certification norvégienne, « l'impact de la crise actuelle sur la transition énergétique globale est compensé par la chute des coûts des énergies renouvelables et l'augmentation des prix du carbone à plus long terme ». Par rapport aux prévisions de l'année dernière, DNV voit ainsi l'Europe « consommer presque deux fois moins de gaz naturel en 2050 [...] le gaz ne répondra alors qu'à 10% de la demande énergétique de l'Europe, contre 25% aujourd'hui ».

Forte électrification attendue

L’électrification est « le principal moteur de la transition énergétique », souligne DNV : la demande mondiale d'électricité pourrait augmenter de presque 3% par an d'ici à 2050, en particulier sous l'effet de l'électrification des transports routiers. Et la part de l'électricité pourrait passer « de 19% à 36% du mix énergétique mondial » d'ici la moitié du XXIe siècle.

La production mondiale d'électricité pourrait ainsi « plus que doubler » dans les 3 décennies à venir et avoisiner 62 000 TWh en 2050. Selon DNV, les filières éoliennes et solaires pourraient générer presque 70% de cette production à l'horizon 2050 (contre près de 11% à l'heure actuelle).

Dans ce cas de figure, toutes les autres énergies verraient leurs parts dans le mix électrique se réduire, plus ou moins drastiquement. En ce qui concerne par exemple le nucléaire, « les préoccupations en matière de sécurité énergétique suscitent un regain d'intérêt » pour la filière mais sa part dans le mix électrique pourrait diminuer à 5% en 2050 (contre environ 10% à l'heure actuelle) selon DNV.

Prévisions de DNV sur l'évolution de la production mondiale d'électricité

Objectif neutralité carbone en 2050

Dans son rapport annuel, DNV a également ajouté un scénario « Pathway to Net Zero » indiquant la trajectoire énergétique censée être suivie au niveau mondial pour limiter à 1,5°C le réchauffement climatique en 2100, au lieu d'une hausse « plus probable » de 2,2°C(3) dans le scénario central de DNV (dans lequel le « budget carbone » pour respecter l'objectif « + 1,5°C » serait dépassé dès 2029).

Pour atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, DNV estime entre autres qu' « aucune exploration d’hydrocarbures ne devrait être nécessaire pour répondre à la demande après 2024 dans les pays à revenu élevé et après 2028 dans les pays à revenu moyen et faible. Pour y parvenir, les investissements dans les énergies renouvelables doivent tripler, et ceux dans le réseau augmenter de plus de 50% dans les 10 prochaines années » selon la société norvégienne.

Sources / Notes

  1. DNV est une société de certification norvégienne.
  2. À un niveau de 85 Mb/j, en excluant les liquides de gaz naturel et les biocarburants.
  3. Par rapport aux températures de l'ère préindustrielle.

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