Les équipements et l'habillement comptent pour 7% de l'empreinte carbone des Français. (©Pixabay)
Près de 70% des émissions de gaz à effet de serre imputables aux ménages français sont liées à leurs logements, à leurs déplacements et à leur alimentation selon le Commissariat général au développement durable. Focus sur quelques données clés relatives à votre « empreinte carbone ».
Une empreinte carbone en hausse de 13% depuis 1995
A l’échelle individuelle, nos habitudes de consommation peuvent sembler avoir un impact négligeable sur l’environnement. Elles ont toutefois « de profondes répercussions » dès lors qu’elles sont appréhendées collectivement, rappelle le Commissariat général au développement durable. Cet organisme du ministère en charge de l’énergie a actualisé ses différents indicateurs sur l’empreinte carbone des ménages français(1) dans une étude publiée le 17 octobre.
Il indique que l’empreinte carbone liée à la consommation des ménages (incluant leurs émissions directes et celles générées par la fabrication et le transport de produits qu’ils consomment) est estimée à 689 millions de tonnes équivalent CO2 en 2016. C’est 13% de plus qu’en 1995. Rapportée au nombre d'habitants, l'empreinte carbone reste relativement stable (10,7 t eq CO2 par habitant par an).
L’empreinte carbone des ménages français est principalement liée à leurs déplacements (27% des émissions) et à la consommation d’énergie et d’eau dans leurs logements (27%). (©Connaissance des Énergies, d'après Commissariat général au développement durable)
Le chauffage, poste majeur de consommation dans les logements
Après une forte augmentation dans les années 1990, la consommation finale d’énergie du secteur résidentiel en France a baissé de 9% entre 2002 et 2015(2). Le chauffage, dont la consommation a baissé de seulement 2% en 30 ans, compte encore pour 68% de cette consommation.
Les usages « spécifiques » de l’électricité (qui ne peuvent être satisfaits que par ce vecteur d’énergie : éclairage, fonctionnement des appareils électroménagers et informatiques, etc.) constituent le 2e grand poste de consommation dans l’habitat et ont vu leur consommation plus que doubler depuis 1985(3). Rappelons que de nombreux organismes dont l’Ademe délivrent des conseils pratiques pour réduire sa consommation (notamment de chauffage et d’électricité liée au numérique).
Les émissions de gaz à effet de serre du secteur résidentiel ont été réduites de 20% entre 1990 et 2014 malgré la hausse du nombre de logements et l’augmentation de leurs surfaces. Cette évolution est principalement due à l’amélioration de l’isolation thermique et des performances des équipements, à des comportements plus sobres et à un mix énergétique moins carboné.
Pour rappel, la loi de transition énergétique adoptée à l’été 2015 a fixé pour objectif d’effectuer près de 500 000 rénovations énergétiques de logements par an à compter de 2017 (dont la moitié auprès de ménages à revenus modestes). En 2016, près de 34% des Français disaient avoir prévu ou envisager « dans le futur » des travaux d’amélioration de l’isolation thermique ou du système de chauffage dans leurs logements(4).
La part de l’électricité « spécifique » dans la consommation finale d’énergie du secteur résidentiel est passée de 8% en 1985 à 16% en 2015. (©Connaissance des Énergies, d'après Commissariat général au développement durable)
Environ trois quarts des transports effectués par véhicule particulier
Près de 79,5% du transport de personnes en France(5) s’effectue par véhicule particulier(6) (contre moins de 20% grâce aux transports en commun) selon les dernières données du Commissariat général au développement durable. Entre 1990 et 2015, les trajets réalisés en véhicule particulier ont augmenté de 23%(7) (hausse de 36% pour l’ensemble du trafic routier). La part des ménages possédant au moins un véhicule dépasse aujourd’hui 80% et la distance moyenne parcourue par véhicule atteignait 12 753 km en 2014.
La combustion de carburants et l’abrasion des véhicules (pneus notamment) constituent une source importante de pollution atmosphérique et d’émission de gaz à effet de serre. Les véhicules particuliers seraient entre autres à l’origine d’un quart des émissions nationales de plomb et d’oxydes d’azote (NOx) bien que ces dernières soient en nette diminution grâce au renouvellement du parc et aux pots catalytiques. Pour rappel, la France s’est engagée à réduire de 29% les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports sur la période 2015-2028 (stratégie nationale bas carbone).
Le Commissariat général au développement durable délivre par ailleurs un ensemble d’autres données sur les moyens de réduire son empreinte carbone (pratique du vélo, consommation d’aliments de saison produits localement, réduction du gaspillage et des déchets, etc.), accompagnées d’ordres de grandeur : une tomate produite hors saison engendre par exemple l’émission de sept fois plus de gaz à effet de serre que lorsqu’elle est cultivée en saison.
En France, les voitures particulières comptent pour plus de la moitié des émissions de CO2 du secteur des transports. (©Connaissance des Énergies, d'après Commissariat général au développement durable)